B. Mahmoud Le ralentissement du marché des télécoms en Europe, sous les coups de la récession de l'économie mondiale, fait acculer les opérateurs français à passer de l'autre rive de la méditerranée pour chercher la croissance. Selon le journal français «Le Figaro», les deux opérateurs français, Orange et Vivendi, qui rivalisent sur les marchés du Maghreb, gardent l'espoir jusqu'au bout quant à une hypothétique ouverture du capital de l'opérateur historique Algérie Télécom. Ils guettent, depuis plusieurs mois, un incertain revirement de situation dans le dossier de privatisation de l'opérateur historique des télécommunications. Orange et Vivendi souhaitent, tous deux, participer à la privatisation ajournée d'Algérie Télécom, mais les espoirs des Français apparaissent comme un vœu pieux qui n'a aucune chance de se réaliser. Certes, l'opérateur historique de télécom croule sous des milliards de dinars de créances impayées, toutefois l'option de sa privatisation semble s'éloigner au fil du temps. L'ouverture du capital d'Algérie Télécom, reportée sans cesse depuis 2004, a été finalement totalement abandonnée au début de cette année. L'Etat, qui dispose de grands moyens financiers grâce à la flambée spectaculaire des cours des hydrocarbures en 2007 et début 2008, s'est engagé à financer les projets d'investissement de l'opérateur historique. Mi-février dernier, le Président directeur général d'Algérie Télécom, Moussa Benhamadi, avait affirmé que son groupe ne sera pas privatisé et compte se développer avec ses propres moyens, sans ouvrir son capital au privé. «Pas de privatisation et pas d'ouverture du capital», a assuré M. Benhamadi, justifiant sa décision par la disponibilité de moyens permettant au groupe de télécommunication de se développer seul. Algérie Télécom entend même se développer à l'international, via le rachat d'entreprises, notamment en Afrique, selon le premier responsable du groupe. Les raisons L'ouverture du capital d'Algérie Télécom était évoquée depuis plusieurs années. Une quarantaine d'opérateurs étrangers étaient intéressés par une prise de participation dans le capital de l'opérateur historique de téléphonie en Algérie. «Cette ouverture du capital ne se justifie plus maintenant. Nous avons les moyens pour nous développer seuls», a estimé M. Benhamadi. Une quarantaine d'opérateurs mondiaux avaient répondu à l'appel à manifestation d'intérêt lancé en 2005 par Banco de Santander, sélectionnée pour accompagner le ministère de tutelle d'Algérie Télécom dans la cession de capital. Coup de théâtre. L'ouverture du capital d'Algérie Télécom a été suspendue en 2006 en raison d'une revalorisation sensible de l'actif que Banco de Santander n'avait pas eu le temps d'intégrer dans son étude. AT a réussi un redressement spectaculaire de ses bilans à partir de 2004, grâce notamment au redéploiement de Mobilis, sa filiale de téléphonie mobile, et à la relance du téléphone fixe à travers les offres intégrées de connexion Internet de haut débit. Il y a lieu de signaler que l'opérateur français Orange, qui est déjà en Egypte, va entrer en Tunisie, tandis que Vivendi est installé au Maroc. Orange vient de marquer un point en Tunisie où il est en pôle position pour remporter la troisième licence fixe et la troisième licence mobile que va attribuer le gouvernement tunisien. B.M.