A.Nawel La France est pour une externalisation des procédures des visas. C'est ce qui ressort des déclarations faites hier par la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie. Le quai d'Orsay a proposé d'externaliser les procédures de délivrance de visas et de poursuivre la mise en place de la biométrie «pour lutter contre la fraude», sans perdre de vue l'objectif de «l'intégration choisie». «Cette procédure concerne, la moitié de la délivrance des visas», a-t-elle dit, lors d'une réunion avec les consuls et les préfets sous la direction du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. La France compte 822 agents, dont 237 expatriés qui ont délivré 2 millions de visa, a-t-elle précisé. La ministre a également demandé d'examiner le profil des demandeurs de visas «à la lumière des intérêts à long terme de la France dans tel pays ou telle zone géographique». «Notre politique d'influence nous conduit à identifier les compétences, les talents, les potentiels qui peuvent contribuer au rayonnement de la France», a-t-elle ajouté. Après avoir rappelé que la moitié des visas sont biométriques, elle a indiqué que des expérimentations d'externalisation de la prise d'empreinte biométrique seront lancées cette année. La ministre a suggéré aussi une généralisation de la biométrie à l'entrée de l'espace Schengen et un enregistrement des entrées et des sorties de cet espace. Selon elle, «cela peut permettre d'avoir une idée précise du mouvements des ressortissants des pays tiers qui utilisent des visa de court séjour afin de s'installer illégalement en Europe, d'identifier grâce à la biométrie les migrants clandestins et faciliter leurs réadmission dans leur pays d'origine». Le problème nécessite «une réponse d'ensemble» européenne, et «c'est dans cette perspective que nous appelons en particulier au renforcement opérationnel de l'agence Frontex et au développement de la coopération avec les pays d'origine et de transit», a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, par la voix de son porte-parole, Bernard Valero. Frontex est l'agence chargée de la surveillance des frontières extérieures. Basée à Varsovie, elle coordonne la coopération opérationnelle entre Etats membres, les assiste pour la formation des garde-frontières et dans les situations qui exigent une assistance technique. Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, ancien ministre de l'Immigration a de son côté déclaré qu'»il ne peut pas y avoir de tolérance pour l'immigration clandestine». Il a mis en garde les immigrants clandestins tunisiens qui voudraient venir en France, estimant que «seuls ceux qui sont menacés pourraient obtenir le droit d'asile».