Mars 2011 sera le mois du vrai décollage de la Bourse d'Alger, comme une vraie place financière du pays. Augmentation des titres côtés, du volume des transactions et de la capitalisation boursière… Mars 2011 sera le mois du vrai décollage de la Bourse d'Alger, comme une vraie place financière du pays. Augmentation des titres côtés, du volume des transactions et de la capitalisation boursière… afin de créer un business financier moderne et faciliter aux Algériens l'accès aux financements, est le grand challenge de l'Algérie post-indépendante. Le patron de la COSOB (Commission de surveillance des opérations de Bourse) s'est chargé de l'annoncer hier. Si les politiques restent velléitaires, les experts financiers sont prêts à se mouiller sur ce chantier à l'arrêt depuis plusieurs lustres. Hier, le président de la COSOB, Smail Noureddine, a annoncé qu'effectivement le projet de réforme du marché financier en Algérie est approuvé par le gouvernement et pourrait être entamé dés ce mois de mars. Ceci a été motivé, croit-on comprendre de l'énoncé du premier responsable de la Cosob, par le nombre croissant des acteurs du marché, dans le sillage de nouvelles introductions en bourse pressenties après le succès avéré d'Alliance Assurance. En somme, Ismail Nourredine prévoit de renforcer les mécanismes de la Bourse d'Alger pour permettre à des entreprises petites de venir y lever des fonds pour s'agrandir. D'après les explications données par Smail Noureddine, cette réforme a pour principal objectif de réorganiser le marché financier en Algérie à travers notamment la mise en œuvre d'un programme national d'émission touchant les sociétés publiques et privées de la place et basé sur l'identification des sociétés éligibles à l'entrée en Bourse. Le même responsable qui s'exprimait devant des journalistes en marge de la première séance de cotisation des actions de la société d'assurances «Alliance Assurances» à la Bourse d'Alger, a ajouté que la réforme du marché financier en Algérie est un facteur déterminant afin de consolider la croissance économique pour les années à venir. L'objectif est de générer des revenus diversifiés par le renforcement des mécanismes de financement des entreprises, notamment au travers de la Bourse. Tel que l'avait souligné le Ministre des Finances, Karim Djoudi, des contraintes objectives ont jusque-là «freiné l'essor réel du marché des actions, tandis que le marché des obligations a connu un réel développement». Pour revenir au président de la Cosob, on relèvera de son énoncé que le cadrage de la réforme du marché financier algérien a pour objectif premier de lancer un grand débat national autour d'un plan de relance du marché financier. De prime abord, il faut donner aux protagonistes privés et publics du marché financier toutes les garanties d'un business modèle protégé par un cadre juridique et réglementaire actualisé. En bref, le cadre actuel, datant du milieu des années 90 dans sa conception, a besoin d'une refonte totale. Selon le responsable de la Cosob, l'état des lieux est intenable, la place telle qu'elle existe aujourd'hui est un vrai obstacle à l'émergence d'un marché financier et de nouveaux moyens de financements pour le développement des entreprises. De son côté, Karim Djoudi avait précisé à ce titre que dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme financière, une «feuille de route a été définie pour le marché financier, qu'il s'agira de concrétiser par une organisation adéquate, des réponses pratiques et des résultats tangibles». Au niveau mondial, les organisations onusiennes PNUD et l'ONUDI soutiennent la COSOB pour la conception d'une réforme du marché financier algérien qui prenne en compte les expériences des pays voisins. Il s'agit aussi de permettre une meilleure convergence réglementaire et technologique des marchés de capitaux au niveau régional.