L'Algérie est-elle un pays de développement pour les PME? Oui, effectivement, répond, le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (Cncpme), Zaïm Bensaci. Il encensera les dernières mesures gouvernementales qui, selon lui, défendront bec et ongles l'économie nationale. Selon ce responsable, «tous les ingrédients sont réunis pour construire une économie nationale de production où les PME seront des vecteurs de croissance et d'emploi». Dans un entretien donné à l'APS et publié hier, ce responsable dira que «nous avons une chance unique de vivre une période où l'économie nationale connaît un véritable décollage et aspire à dépasser son indépendance vis-à-vis des hydrocarbures et des importations, et ce, grâce aux mesures prises par l'Etat». Les dernières mesures du gouvernement portant surtout sur la création de fonds d'investissement nationaux et régionaux, la dépénalisation de l'acte de gestion, la facilitation de l'accès au financement et au foncier pour la réalisation de projets ainsi que la création de sociétés de capital risque et d'autres pour le leasing, sont autant de modérations qui, une fois entrées en vigueur, permettront l'édification d'une économie diversifiée et hors hydrocarbures, a-t-il estimé. Le président du Cncpme, qui regroupe une quarantaine d'associations professionnelles et patronales, a estimé toutefois que seule une mise en œuvre «efficace et judicieuse de ces mesures pourrait rendre possible le décollage de l'économie nationale». «Ce qui est à craindre c'est que lors de la mise en application de ces mesures importantes nous nous retrouvons de nouveau face à une bureaucratie pesante et inefficace qui risque de torpiller ces efforts colossaux», a-t-il mis en garde. M. Bensaci a souligné, dans ce sens, la nécessité de garantir un suivi et une évaluation continus du processus de mise en application des décisions de l'Etat en faveur de l'investissement et de la production. «Il est nécessaire de prévoir des sanctions équitables contre tout abus ou dérapage pouvant survenir dans la mise en œuvre des mesures et programmes de développement (...) car il faut éviter autant l'impunité que les sanctions excessives», a affirmé Zaïm Bensaci qui est également membre de l'Association des sous-traitants algériens. L'édification d'une économie de production nécessite, par ailleurs, la mise en place d'une stratégie nationale par l'implication de l'ensemble des acteurs dont les opérateurs économiques publics et privés. Il ne faut PAS mésestimer les partenariats étrangers Selon ce responsable, le «décollage de l'économie nationale exige également de drainer les investissements publics et privés vers des secteurs pré-définis en raison de leur fort potentiel et valeur ajoutée» tels que les industries mécanique, électronique pharmaceutique, agroalimentaire et les services. «Pour passer d'un taux de participation de l'industrie dans le PIB de 5% actuellement à 10% lors des prochaines années, il est nécessaire de drainer l'investissement vers des filières porteuses», a-t-il ajouté. «Cela ne sera pas une chose facile car beaucoup de ces filières nécessitent une technicité et un savoir-faire qui n'existent pas encore en Algérie, mais qu'on peut acquérir par la formation et le partenariat avec des étrangers», a-t-il expliqué. Concernant le rôle des PME dans l'édification d'une économie forte et diversifiée, le président du Cncpme a jugé qu'»en raison de leur nombre limité (450.000 entreprises au niveau national) et de leur nature familiale, les PME algériennes ne sont pas en mesure d'assumer leur mission de levier de l'économie». «Il est donc impératif, a-t-il dit, d'encourager le développement de cette population d'entreprises pour atteindre 1,5 million d'unités au cours des cinq ou dix ans à venir». M. Bensaci a salué, dans ce contexte, l'élaboration du nouveau programme de mise à niveau qui table sur 20.000 entreprises à l'horizon 2014, estimant que «si sa mise en oeuvre continue à accuser du retard il ne pourra pas atteindre autant d'entreprises». C'est un programme «complet» qui permettra aux entreprises privées de perfectionner leur système de management et d'acquérir de nouveaux équipements pour développer leur production, a-t-il expliqué. Exergue : Concernant le rôle des PME dans l'édification d'une économie forte et diversifiée, le président du Cncpme a jugé qu'»en raison de leur nombre limité (450.000 entreprises au niveau national) et de leur nature familiale, les PME algériennes ne sont pas en mesure d'assumer leur mission de levier de l'économie».