Les visiteurs du siège de la wilaya d'Oran constatent ces dernières semaines, avec ébahissement, le spectacle des chaînes interminables de citoyens qui se forment dès les premières heures de la matinée devant cette collectivité locale. Certains viennent à 5h00 du matin pour s'assurer d'être les premiers à accéder au bureau de la nouvelle cellule d'écoute, installée par le wali, pour la prise en charge des doléances des citoyens. Ces files interminables sont à l'origine de désagréments pour les citoyens qui viennent pour déposer un dossier ou retirer des documents administratifs. La quasi-totalité des citoyens qui font la chaîne ne connaissent même pas les vraies prérogatives de cette cellule. Nombreux viennent pour déposer une demande de logement socio-locatif. Ainsi, en l'espace d'un mois, le nombre des dossiers déposés par les citoyens a atteint le niveau record de 30.000 demandes de logements avec une moyenne quotidienne entre 1.000 et 1.400. «La quasi-totalité des dossiers déposés par les citoyens (plus de 97%) concerne des demandes de logements», confie une source bien informée à la wilaya. Des centaines de citoyens venus des quatre coins de la ville affluent vers le siège de la wilaya, très tôt le matin, pour y déposer leurs dossiers. Il est arrivé même que la file humaine se forme dès 3h00 du matin. La cellule d'écoute fait transférer les demandes vers les instances compétentes lesquelles sont tenues d'y apporter une réponse. Les responsables de la cellule convoqueront ensuite le concerné pour l'orienter vers les instances concernés. Une grande partie des demandeurs vivent dans des habitations précaires ou squattent des parties communes des immeubles. Ils sont ainsi quelque 80.000 à occuper les caves et les terrasses d'immeubles dans la wilaya d'Oran. Ce phénomène prend des proportions alarmantes en raison, d'un coté, du vide juridique en matière de gestion de ces parties communes, de l'autre, la flambée spectaculaire des prix des logements. Le phénomène est perceptible dans les grandes cités de la ville à l'exemple de la cité Yaghmoracen, cité Lescure, cité Perret, etc. Plusieurs cités de la ville sont gangrenées par ce phénomène social ascendant. Il s'agit des quartiers de Yaghmoracen, des Amandiers, de Petit Lac, du groupement urbain de l'USTO et du centre-ville où le phénomène date de plusieurs années. S'il est vrai que le squattage de ces caves, dépourvues du strict minimum des conditions de vie requises, est le fait de cas sociaux extrêmes, dont des veuves, des femmes divorcées, des victimes d'expulsions malheureuses, etc. Il n'en demeure pas moins qu'au cours des dernières années ce phénomène a été repris par la spéculation.