*Baisse insignifiante de 2% du volume des marchandises dans les ports en 2010 D'Alger à Oran, en passant par Mostaganem ou Djendjen, ces ports rencontrent les mêmes difficultés aux abords de leurs grilles provoquant des difficultés en termes de fiabilité de congestion des systèmes de transports, mais aussi un impact négatif sur l'environnement et l'économie du pays. Ni les moult mesures arrêtées par l'Etat algérien, ni celles préconisées par le programme méditerranéen Porta n'ont pu présenter des solutions appropriées pour désengorger les ports. Celui d'Alger reste le plus fréquenté et le plus touché par la congestion. Ce port par lequel transite plus de la moitié des marchandises hors hydrocarbure de l'Algérie, pâtit toujours de sa fréquentation. Les autres ports qui ont reçu les marchandises détournées des ports d'Oran et d'Alger ne sont pas suffisamment équipés, au grand dam des opérateurs. Selon le bilan donné par la Société de gestion des participations des ports (SGP-Sogeports), le volume des marchandises transité par les ports commerciaux de l'Algérie a enregistré une baisse insignifiante de 2% en 2010, par rapport à l'année précédente, atteignant les 120,4 millions de tonnes en 2010. Pour rappel, pour désengorger les ports, les pouvoirs publics ont arrêté une série de mesure. Par exemple, dès le 1er octobre 2009, le ministère des Transports a annoncé que les navires transportant des produits alimentaires et des marchandises diverses non conteneurisés, des véhicules non conteneurisés et des cargaisons de rond à béton et de bois ne seront plus autorisés à décharger ces produits au port d'Alger. De nouvelles autres dispositions pratiques découlant de cette mesure stipulent que les car-ferries seront orientés vers les ports de Djendjen , dans la wilaya (département) de Jijel située à l'Est du pays, de Mostaganem et de Ghazaouet à l'ouest du pays. Les autres produits concernés par ce transfert seront acheminés vers les ports d'Oran, Mostaganem, Arzew et Ghazaouet à l'ouest, Ténès et Bejaia au centre et Djendjen, Skikda et Annaba à l'Est. Quant à la gestion interne du port d'Alger, elle a connu des réformes radicales, à l'exemple des équipes de contrôle de qualité et celles de la manutention portuaire (dockers, conducteurs de Clark…) qui ont été renforcées avec, comme objectif, d'activer 24 heures sur 24. Le week-end devient une journée de travail obligatoire pour les contrôleurs, les dockers de l'Epal et de Dubaï Port World en charge de la gestion du port à conteneurs qui font travailler leur personnel de manutention même le vendredi. Quant aux Douanes, ils ont relancé les ordres de transfert de marchandises vers les entrepôts publics. Malgré cette série de mesures, la congestion n'a pas pour autant baissé. Même si le transfert des containers vers d'autres lieux, la part des marchandises non conteneurisées s'inscrivait, quant à elle, en légère hausse de près de 1,5% en 2010 à 19,7 millions de tonnes, contre 19,5 millions de tonnes en 2009, a précisé Sogeports. De son côté, le ministère des Transports a dernièrement annoncé que le taux de fret, les primes d'assurance élevées, les taxes de congestion et les surestaries occasionnent des pertes énormes. On avance que chaque jour passé en mer coûte entre 1.000 et 1.400 € par navire ! En tout cas, il faut encore faire des efforts pour désengorger le port d'Alger car ses mesures ne sont pas exhaustives, a déclaré un cadre du secteur du Transport algérois. D'après la SGP-Sogeports, le séjour en rade des bateaux au port d'Alger a été réduit presque de moitié en 2010, après la décision gouvernementale de réorienter les marchandises non conteneurisées vers d'autres ports du pays. Selon cette société, l'attente moyenne des navires en rade a baissé de moitié en 2010 tombant à 1,58 jour, contre 3,14 jours durant l'année 2009. Fréquentation des ports de Djendjen et de Mostaganem en hausse Les autres ports de Mostaganem et de Djendjen (Jijel) par l'augmentation de leur trafic sont au bord de l'asphyxie, apprend-on auprès d'opérateurs. En effet, des mesures complémentaires devraient accompagner le transfert des marchandises vers d'autres villes du pays. Selon un opérateur, les ports qui devraient accueillir les produits ne sont pas dotés d'infrastructures suffisantes pour le faire. Il préconisent dans ce sens de les renforcer en créant des magasins sous douane de stockage de marchandises, des parcs à feu pour le stockage des produits dangereux et la réalisation de ports secs. Ces actions devraient permettre aux nouveaux ports de faire face à ce nouvel afflux de trafic, surtout que la réduction du séjour de la rade au niveau du port d'Alger s'est déjà traduite selon eux, par une rade prolongée au niveau des autres ports du pays. Les ports de Mostaganem et de Djendjen non dotés de moyens suffisants pour accueillir un nombre important de marchandises, en seraient les premiers touchés, a-t-on précisé de même source. Les opérateurs recommandent, en outre, la construction d'autres ports industriels avec des bassins profonds, pour enrayer ce phénomène d'engorgement. Une idée déjà évoquée par le passé par le PDG de Cevital, Issaad Rebrab. A noter enfin, que depuis l'application de cette décision, l'activité des ports de Mostaganem, de Djendjen (Jijel), et de Ghazaouet (Tlemcen), est en nette augmentation, engendrant un accroissement de leur chiffre d'affaires et la création de postes d'emplois, toujours selon la même source. Le port de Djendjen a traité un nombre de 232.582 véhicules en 2010, contre seulement 25.034 véhicules en 2009. Le port de Mostaganem a, quant à lui, traité 52.481 véhicules du 1er janvier à fin novembre 2010, contre 16.781 véhicules durant toute l'année 2009. Il est à noter que la SGP-Sogeports détient pour le compte de l'Etat un portefeuille d'entreprises portuaires à Alger, Annaba, Arzew, Bejaia, Djendjen, Ghazaouet, Mostaganem, Oran, Skikda, et Ténès.