L'Algérie appelle à la cessation immédiate des hostilités et de l'intervention étrangère en Libye, a indiqué hier le ministre des Affaires étrangères (AE), Mourad Medelci. L'Algérie appelle à la cessation immédiate des hostilités et de l'intervention étrangère en Libye, a indiqué hier le ministre des Affaires étrangères (AE), Mourad Medelci. La ligue arabe, l'Italie et l'Allemagne sont en train de reculer devant l'impopularité des frappes aériennes, non seulement en Libye, mais dans les pays arabes… Le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci a jugé, en effet, que les bombardements aériens de la coalition internationale contre la Libye sont «disproportionnés» par rapport à l'objectif de la résolution de l'ONU et a appelé à «une cessation immédiate des hostilités». Le ministre algérien des AE, qui animait une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, à l'issue de leurs entretiens, a accusé les pays participant à cette coalition d'avoir aggravé la crise libyenne. A ce titre, il soulignera que la «crise profonde» que traverse la Libye «s'est aggravée avec l'entrée en action des forces aériennes» des pays prenant part à l'établissement de la zone d'exclusion aérienne dans ce pays. «Nous jugeons disproportionnée cette intervention par rapport à l'objectif assigné par le Conseil de sécurité de l'ONU dans sa résolution n°1973», a-t-il ajouté. Mourad Medelci a réitéré la position de l'Algérie appelant à «la cessation immédiate des hostilités et des interventions étrangères, afin d'épargner la vie de nos frères libyens et de leur permettre de régler pacifiquement et durablement la crise dans le respect de la préservation de leur unité, leur intégrité territoriale et leur pleine souveraineté». Aussi, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l'Algérie associera ses efforts à ceux de l'Union africaine, appelée à se réunir le 25 mars à Addis-Abeba (Ethiopie), et suit avec un «intérêt certain» les efforts du secrétaire général des Nations unies qui doit réunir le Conseil de sécurité de l'ONU jeudi prochain, pour procéder à une «évaluation objective» de la situation sur le territoire libyen. Ouyahia téléphone au vice-président américain Le ministre des AE a aussi confirmé que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait eu un entretien téléphonique avec le vice-président américain, Joe Biden, à la demande de ce dernier. Il a indiqué que cet entretien était intervenu après que l'Algérie s'est exprimée de manière officielle sur la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, en déclarant avoir «pris acte» de cette décision. «L'Algérie est membre de la communauté internationale et de l'ONU et est donc justiciable de la mise en oeuvre de cette décision», a-t-il fait remarquer. M. Medelci a tenu aussi à préciser que cet entretien téléphonique avait eu lieu après la réunion de la Ligue arabe du 12 mars dernier et après celle du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans ce contexte, Il a rappelé que l'Algérie avait participé de «manière intense» au débat de la réunion du 12 mars à la Ligue arabe, ajoutant que la décision sanctionnant cette réunion - en faveur de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne sous l'égide de l'ONU - n'avait pas été votée mais avait résulté d'un consensus. «L'Algérie n'a pas émis de réserves formelles mais juste exprimé son point de vue» à cette occasion, a-t-il ajouté. Evoquant la situation en Tunisie et en Egypte, M. Medelci a indiqué que l'Algérie et la Russie se félicitaient que ces deux pays «s'inscrivent résolument dans une phase de transition démocratique». «Nous avons renouvelé notre disponibilité à soutenir ces deux pays dans cette phase critique de leur histoire», a-t-il déclaré. Protéger les civils Dans les faits, la résolution 1973 de l'ONU autorise les forces de la coalition à prendre «toutes les mesures nécessaires» pour protéger les civils. « La position américaine est que Kadhafi doit partir », a martelé Obama ce lundi. Mais officiellement, le sort du «Guide de la Révolution» n'est pas déterminé par l'ONU. Pour rappel, la Norvège a suspendu sa participation aux opérations militaires en Libye. L'Italie souhaite « vérifier soigneusement que toutes les actions entreprises sont conformes aux objectifs de la résolution». De son côté, la Ligue arabe a critiqué les opérations militaires menées en Libye. Amr Moussa, a estimé, dimanche, que les bombardements s'écartaient «du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne». La crise humanitaire se dessine La crise humanitaire se dessine. En effet, les combats en Libye ont poussé des milliers de personnes à fuir leur domicile et se réfugier dans la région Est du pays, a indiqué hier le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se basant sur les témoignages de réfugiés arrivés en Egypte. «Les équipes du HCR à la frontière égyptienne avec la Libye ont entendu des nouveaux arrivants que des milliers de Libyens sont déplacés dans l'Est du pays et se sont réfugiés dans des maisons, des écoles et des bâtiments universitaires», a expliqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards.