Le ministre de l'Industrie affirme que les investissements par la dépense publique n'ont pas eu un effet d'entraînement sur la croissance. Les résultats du secteur privé sont aussi décevants. L'Etat tablait depuis 2007 sur les IDE pour la relance d'une industrie hors hydrocarbures. Pour ce faire, 1.100 milliards de dinars ont été consacrés à la restructuration des entreprises publiques du secteur industriel et 386 milliards de dinars pour la mise à niveau des PME à l'horizon 2014. Malgré cet argent investi dans le cadre de la stratégie industrielle lancée en 2007, l'Etat algérien constate que l'encouragement des investissements par les entreprises privées et les partenaires étrangers n'a pas donné de résultats sur le terrain. Selon le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, L'Etat a consacré environ 16 milliards de dollars (1.100 milliards de DA) pour la restructuration et la relance du secteur industriel public. «Le gouvernement a essayé depuis trois ans de mettre de l'ordre dans le secteur industriel public. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a récemment passé en revue les dossiers de développement de chacune des 30 Sociétés de gestion des participations (SGP) et les entreprises qui ont un potentiel et un marché ont bénéficié d'un soutien financier très important», a expliqué le ministre à la Radio nationale. Une fois parachevé, ce travail dans les prochaines semaines au niveau du CPE, «plus de 1.100 milliards de DA (16 milliards de dollars) auront été investis dans le secteur public», a-t-il ajouté, précisant que le secteur privé a également bénéficié d'un nouveau programme de mise à niveau de 386 milliards de DA qui concernera 20.000 PME à l'horizon 2014. Interrogé sur le devenir de la stratégie industrielle lancée en 2007, il a précisé: «nous ne mettons rien au placard. Mais, je crois qu'aujourd'hui le gouvernement a constaté, au bout de deux ou trois ans, que l'encouragement des investissements par les entreprises privées et les partenaires étrangers, dans le cadre des investissements directs étrangers (IDE), n'a pas donné de résultats sur le terrain». Les investissements par la dépense publique n'ont pas eu d'effet positif sur la croissance «Il était question que les investissements publics se réalisent dans les infrastructures économiques et sociales et que l'activité du secteur privé national et étranger prenne le relais pour ce qui est de l'investissement industriel et l'investissement productif. Mais le bilan qui a été fait depuis deux ans et demi a montré que les IDE hors hydrocarbures étaient inférieurs à 2 milliards de dollars sur toute la décennie 2000-2010 et que l'investissement privé national représentait moins de 25% du total de l'investissement national», a-t-il relevé. «Ce bilan montre qu'il y a un déséquilibre et que les investissements par la dépense publique n'ont pas eu un effet d'entraînement sur la croissance tel que souhaité», a souligné le ministre. M. Benmeradi a indiqué, par ailleurs, que la 19ème Conférence africaine des ministres de l'Industrie, (CAMI-19) qui se déroule à Alger, est consacrée à la mise en œuvre du plan d'action pour le développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA), adopté en 2008 à Addis-Abeba par les dirigeants africains. «Ce plan d'action revêt une importance particulière car l'Afrique accuse énormément de retard en matière d'industrialisation et de transformation de matières premières. Quatre pays africains seulement dont l'Algérie et l'Afrique du Sud ont atteint un premier niveau dans ce domaine», a relevé le ministre. Il a indiqué, dans ce sens, que la CAMI-19 constitue une occasion pour réunir les conditions nécessaires à l'application d'AIDA. Il s'agit notamment de mettre en place un cadre de suivi et d'évaluation, de mobiliser les ressources financières et renforcer les mécanismes constitutionnels pour une mise en oeuvre efficace d'AIDA. Le financement de ce plan d'action est un des thèmes principaux de la CAMI-19. Les ressources financières proviendront, selon lui, à la fois des bailleurs de fonds, d'une mobilisation de l'épargne intérieure et des investissements directs étrangers (IDE). M. Benmeradi a affirmé que «la volatilité des cours des produits sur les marchés internationaux fragilise les pays africains. C'est pour cela qu'il faut procéder à la transformation des matières premières africaines localement, pour tirer profit de leur valeur ajoutée et réduire ainsi notre dépendance vis-à-vis des importations». «Il est anticipé, a-t-il dit, de viser des marchés extérieurs car les besoins du marché national sont tellement énormes qu'il faut se fixer des objectifs pour subvenir d'abord aux besoins nationaux.