Entre 1990 et 2009, l'Etat a dépensé 1500 milliards de DA pour leur restructuration La réhabilitation des entreprises publiques coûte les yeux de la tête à l'Etat. Pour les experts, cette politique continuera tant que l'Algérie dispose d'un matelas financier consistant. Preuve en est, une autre opération est en cours. «Le gouvernement est en train d'examiner au niveau du Conseil des participations de l'Etat un programme de réhabilitation (des entreprises publiques) qui ont un potentiel et un marché», a annoncé jeudi à Alger le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. «Nous allons commencer par les entreprises engagées dans le programme quinquennal (2010-2014). Ce sont, essentiellement, des entreprises qui activent dans les secteurs des travaux publics et de l'hydraulique», a-t-il ajouté. Entre 1990 et 2009, l'Etat a dépensé 1500 milliards de DA pour la restructuration des entreprises publiques. Cet investissement colossal injecté pour la sauvegarde du tissu industriel public n'a pourtant pas eu les résultats escomptés. Seulement 450.000 postes d'emploi ont pu être sauvés, alors que les entreprises concernées par les plans de restructuration sombrent dans l'endettement avec une incapacité chronique à se restructurer. Le ministre a, d'autre part, souligné que l'étude visant à relancer le secteur de la mécanique en Algérie est «pratiquement achevée». «Nous avons pratiquement terminé l'étude et beaucoup de décisions ont été prises pour la relance du secteur de l'industrie mécanique». Concernant le développement des autres industries, telles que «les industries électroniques et manufacturières», Benmeradi a indiqué que «les dossiers sont en cours de maturation et seront proposés au CPE au cours des deux premiers mois de 2011». Il a rappelé, par ailleurs, qu'un programme avait été lancé par le gouvernement, il y a quelques années, pour relancer les entreprises publiques industrielles, affirmant dans ce contexte que le secteur des ciments a été remis sur les rails grâce à une opération de réhabilitation ayant coûté plus de 140 milliards de DA. Le secteur public, qui vit au rythme de la déstructuration et la restructuration depuis deux décennies, est encore une fois au coeur de la nouvelle stratégie du gouvernement. L'on sait, d'ores et déjà, que plusieurs entreprises activant dans les secteurs des travaux publics et de l'hydraulique, et qui ont un potentiel et un marché vont bénéficier d'une aide, d'un plan de sauvetage. L'Etat mettra de nouveau la main à la poche pour tenter un énième plan de sauvegarde. Il faut dire que les pouvoirs publics nourrissent l'ambition de faire du tissu industriel public le pivot du redéploiement à opérer dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle. Un redéploiement à opérer à travers l'assainissement des dettes des entreprises publiques viables, mais aussi via un redressement managérial efficient. Toutefois, les observateurs doutent de l'efficacité de cette démarche. «Nous avons hypothéqué des milliards de dollars qui appartiennent aux générations futures», regrettent ces même observateurs.