L'envolée inexplicable, et sur tout soutenue, des prix des fruits et légumes durant ces deux derniers mois, focalise l'attention des ménages algériens à tel point que les «turbulences» qui traversent une grande partie des pays arabes, semblent reléguées au second rang des sujets de discussions pour le commun des citoyens. Après l'intouchable sardine devenue, à 300 voire à 400 et 500 dinars le kilo, un poisson de luxe, la viande, les œufs, la volaille… qui sont eux aussi devenus inabordables, le pauvre smicard et le malheureux retraité assistent impuissants à l'envolée, cette fois ci, des prix des fruits et légumes. La pomme de terre, légume incontournable pour les ménagères, a donné le ton à la frénésie de la mercuriale. Elle est affichée à partir de 50 dinars le kilo. La tomate, quoique un fruit de saison, a pris des ailes en narguant la pauvre ménagère du haut de ses 100 dinars le kilo. Les haricots verts caracolent en tête de ce peloton en frénésie en affichant, sans remords, un prix de 300 dinars le kilo. La laitue, elle, nargue les pauvres chefs de famille avec son prix qui n'a guère descendu sous la barre des 70 dinars. A 100 dinars le kilo, le chou-fleur s'assure un avenir prometteur dans ce peloton en folie. Pour les carottes, (sont cuites). Leurs prix oscillent entre 40 et 60 dinars le kilo. Comme si ce n'était pas suffisant certains promettent une autre flambée dans les semaines à venir. Même tendance pour les fruits où les bananes ont grimpé à 140 dinars le kilo. Les pommes sont vendues à 200 dinars le kilo. Les oranges restent indétrônables cette année avec un prix de 130 dinars le kilo. Et même durant la pleine saison leur prix n'est pas tombé sous la barre des 70 dinars. Apparemment, l'année 2011 sera difficile pour les petites bourses. Les pouvoirs publics avaient d'ailleurs prédit une hausse du taux d'inflation au courant de cette année. Mais il pourrait bien dépasser les prévisions, craint-on. Puisque certains attribuent cette envolée des prix des fruits et légumes à l'inflation causée par la révision à la hausse des salaires et le versement par le gouvernement des rappels 2009 et 2010 des régimes indemnitaires des fonctionnaires. Une série de mesures est annoncée pour contenir l'envolée des prix des matières alimentaires, mais selon des connaisseurs du marché la tâche ne sera pas de tout repos pour les services concernés vu que 70% du marché est contrôlé par l'informel. La quasi-totalité des secteurs d'activités est gangrenée par le commerce illégal qui représente une part non négligeable du marché. Le marché des fruits et légumes baigne dans la clandestinité totale échappant à tout contrôle.