Alors que le prix du poulet a enregistré une légère baisse, celui du poisson est toujours en hausse. Vendu à 320 DA, il y a quelques jours, le kilo de poulet est cédé contre 230 DA, ce qui a encouragé les moyennes bourses à acheter cette viande blanche. Concernant les prix des poissons, aucune baisse n'a été enregistrée. Ces derniers sont plus que chers pour les petites et les moyennes bourses habituées à une certaine démocratisation des prix de quelques variétés de poissons, notamment la sardine. En effet, la sardine est toujours inaccessible pour de nombreux ménages. Depuis le début de cette semaine, le prix d'un kilo de sardine oscille entre 160 et 240 DA, à travers les différentes poissonneries de la ville. Le commun des consommateurs ne conçoit pas ces fluctuations. Harassés par cette hausse vertigineuse, la plupart des chefs de famille, notamment ceux issus de la classe moyenne, ne savent plus à quel saint se vouer. «Je suis un simple fonctionnaire qui touche 25 000 DA par mois. La moitié de mon salaire est engloutie par les différentes charges, telles les factures de l'électricité et du gaz, de l'eau potable et du loyer de la maison. Pour acheter un kilo de bon poisson, je devrais verser une somme considérable, ce qui me contraint à opter pour un kilo et demi de sardines ou d'un autre genre de poisson qui est à la portée des petits salaires», expliquera Abdelhak, père de quatre enfants scolarisés. Et de rétorquer :« afin d'acheter deux fois par mois de la viande, je dois débourser environ 2000 DA, d'autant que le kilo de viande de veau est à 900 DA et le prix du poulet vacille entre 330 et 230 DA». Au niveau du marché Battou, un des plus grands marchés couverts de Constantine, les vendeurs de poissons affichent, sans gêne, des prix inabordables pour beaucoup de familles. «Même la variété de poissons destinée habituellement aux petites bourses n'a pas échappé à ces fluctuations. Le kilo de cavale oscille entre 260 et 300 DA. C'est trop», lancera un chef de famille composée de six personnes. Hier, dans la plupart des commerces spécialisés dans la vente du poisson, le kilo de la crevette royale et du merlan balançait entre 1200 et 1400 DA. Le pageot est vendu à 800 DA. Même prix pour la petite crevette, alors que le kilo du petit thon est cédé contre 300 DA. Les clients, classés couche moyenne, qui se rabattaient généralement sur les étals du fil d'or, sont toujours choqués par son prix, puisqu'il est vendu à 300 DA le kilo ! Habituellement moins chers, les petits poissons sont devenus des aliments de luxe. «Le prix de la sardine ne devrait pas dépasser les 70 DA. La mer grouille de poissons. Cette hausse des prix est due aux spéculateurs. En attendant une éventuelle baisse des prix, ma famille est forcée de se contenter de pas plus de deux kilos de sardines par mois», ricanera un client excédé par la hausse des prix.