Le programme national des énergies nouvelles et renouvelables (ENR), dont les grandes lignes viennent d'être récemment divulguées, accorde une importance particulière au volet recherche et développement pour faire de ce programme un catalyseur du développement de l'industrie nationale. «L'Algérie favorise la recherche pour faire du programme des ENR un véritable catalyseur d'une industrie nationale qui valorisera toutes les potentialités algériennes» ( humaine, matérielles et scientifiques notamment), souligne un rapport du ministère de l'Energie et des Mines sur ce programme approuvé en janvier dernier par les pouvoirs publics. Compte tenu de son rôle crucial dans l'acquisition des technologies, le développement des savoirs et l'amélioration des performances énergétiques, l'Algérie a fait de la recherche et développement un des axes prioritaires de son programme de développement des ENR pour les 20 prochaines années. Accélérer l'acquisition et le recours aux technologies, notamment en matière de photovoltaïques et de solaire thermique, constitue le point essentiel de la démarche de l'Etat dans ce sens. A cet effet, l'Algérie encourage la coopération entre la communauté nationale de recherche (centres et laboratoires de recherches, universités...) et les entreprises du secteur pour le développement de technologies, d'applications et de procédés innovants liés aux ENR et à l'efficacité énergétiques. Outre les centres de recherche affiliés aux entreprises à l'image du CREDEG (Centre de recherche et développement dans l'électricité et le gaz), filiale du groupe Sonelgaz, le secteur de l'énergie et des mines compte aussi deux organismes, à savoir l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE) et la société NEAL (New Energy Algeria) spécialisée dans le développement des ENR, qui coopèrent avec des centres de recherche scientifique comme le CDER (Centre de développement des énergies renouvelables) et l'UDTS (Unité de développement de technologie de silicium). La première institution de recherche, le CDER, est chargé d'élaborer et de mettre en oeuvre les programmes de recherche et de développement scientifiques et technologiques, des systèmes énergétiques exploitant l'énergie solaire, éolienne, géothermique et biomasse. L'UDTS a, quant à lui, pour mission de mener des actions de recherche scientifique, d'innovation technologique, de valorisation et de formation post-graduée dans les domaines des sciences et des technologies des matériaux et dispositifs des semi-conducteurs pour des applications dans divers domaines tels que le photovoltaïque et le stockage de l'énergie. L'université, un partenaire clé Il contribue aussi, en collaboration avec les universités algériennes, au développement du savoir et à sa transformation en savoir faire technologique et en produits nécessaires à l'essor économique et social, explique le document. D'autre part, un Institut algérien des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique a été créé par le gouvernement afin de jouer «un rôle fondamental» dans les efforts de formation déployés par l'Algérie permettant ainsi d'assurer de manière qualitative le développement des énergies renouvelables en Algérie. Les formation que devrait assurer cet institut couvrent, entre autres, les domaines de l'engineering, de la sûreté et de la sécurité, de l'audit énergétique et du management des projets. La coopération scientifique et technologique avec les centres de recherches, les universités et les entreprises spécialisées à travers le monde constitue un autre volet important de l'action des pouvoirs publics en matière de Recherche Développement dans le domaine des ENR et de l'efficacité énergétique, souligne la même source. Par ailleurs, la mise en œuvre du programme national des ENR devrait impliquer 3.000 chercheurs permanents qui contribueront durant les deux prochaines décennies au développement des différentes applications liées à ce programme et qui seront épaulés par un bon nombre d'assistants et chargés d'études à travers les différents centres de recherche et les laboratoires de recherche universitaires, avait annoncé récemment le directeur du CDER, Maiouf Belhamel. De même, une dizaine de domaines de recherche sont ciblés par ce programme dont les gisements énergétiques, l'énergie solaire et ses applications thermique, thermodynamique et photovoltaïque, la géothermie, l'éolien, le biomasse, les matériaux solaires, l'hydraulique, les TIC et les ENR, ainsi que l'environnement et le développement durable, selon M. Belhamel. Le plan d'action en matière de RD arrêté pour accompagner la mise en oeuvre du programme des ENR se présente en trois phases étalées sur les 20 prochaines années. La première phase porte sur la prise en charge et l'encadrement du programme (2011-2014), la deuxième concerne l'amélioration du fonctionnement en matière de RD (2014-2020), alors que la dernière phase (2020-2030) sera dédiée aux applications économiques des recherches et le lancement à grande échelle de projets de développement, expliquait le directeur du CDER.