Le marché algérien des assurances est l'un des plus attractifs au Maghreb, selon une étude de la prestigieuse agence de notation Standard & Poor's (S&P). Les prévisions de cette agence estiment que le secteur devrait enregistrer «une croissance potentiellement forte». Le marché algérien est estimé à 754 millions d'euros loin devant le marché tunisien (356 millions d'euros) mais largement devancé par le marché marocain (1,8 milliards d'euros). Seul bémol cité par cet organisme qui a une grande influence sur les investisseurs, la domination des entreprises publiques même s'il existe une ouverture relative aux capitaux privés et étrangers. Le secteur public gère 75% du volume des primes contre seulement 25% pour le privé. Le marché dispose de 16 assureurs et un réassureur national, la Compagnie Centrale de Réassurance. Mais 80% du total des volumes de primes sont détenus par quatre sociétés publiques à savoir la SAA, la CAAR, la CAAT et la Cash. L'ouverture opérée en 2006 a permis aux investisseurs étrangers de faire une timide entrée dans le marché algérien. S&P estime néanmoins que la réglementation, qui limite la part des compagnies étrangères à 49%, pourrait dissuader ces dernières. L'enquête de Standard & Poor's qui a englobé tous les pays du Maghreb relève que les cinq premiers assureurs en Algérie réalisent 60% des volumes de primes. L'Algérie est la mieux notée en matière des niveaux agrégés de solvabilité ajustée du risque par rapport aux pays voisins. Elle couvrirait largement les besoins de capitaux. « Le secteur tunisien couvrirait les besoins de fonds propres à la limite des niveaux adéquats. Et le secteur marocain connaît une pression sur la solvabilité ajustée du risque, en raison de la forte exposition des assureurs au risque action » peut-on lire dans l'étude de S&P. Le taux de pénétration reste faible en Algérie, poursuit la même source qui précise qu'il est de 0,7%. Les dépenses en assurances par habitant ne sont que de 23,35 euros par habitant. S&P souligne dans le même sillage que les primes ont, cependant, fortement augmenté ces dernières années: 14,3% en 2009, 26,1% en 2008, et 15,2% en 2007. L'automobile se taille la part du lion avec 46% de ces primes. Selon les derniers résultats du secteur rendus publics par le Conseil national de l'assurance (CNA), le chiffre d'affaires a connu une hausse de 4% en 2010 passant de 77,6Mds de dinars à 80,7Mds de dinars. Cette croissance est soutenue par l'assurance de personne dont la progression a atteint 26% à 7 milliards de dinars. La branche automobile n'est pas des moindres puisqu'elle a enregistré un bond de 12,1% en 2010 par rapport à 2009. Le CNA a attribué cette performance au renouvellement du parc automobile « de plus en plus jeune, incitant à la souscription aux garanties dommages (notamment tous risques, dommage - collision et vol et incendie) qui représentent près de 80% du portefeuille de la branche ».