Les constructeurs automobiles resteront confrontés au problème de surcapacité, au moins jusqu'en 2013. C'est en Europe que cette surcapacité persistera. Dans cette région, «la rentabilité est la grande question».C'est ce qu'a souligné la semaine dernière l'agence de notation Standard and Poor's, qui table globalement sur une reprise de la demande dans les cinq prochaines années. «La surcapacité est actuellement un problème, spécialement pour les constructeurs européens», a en effet déclaré Tobias Mock, responsable automobile pour l'Europe de S&P, cité par les agences à l'issue d'une conférence de l'agence sur le secteur. Standard and Poors considère ainsi que, malgré l'amélioration du marché, «la qualité de crédit reste à risque» pour les constructeurs. M. Mock s'est dit «tout à fait sûr que 2010 marquera une légère amélioration» du marché automobile, mais avec un repli en Europe, lié à la fin des primes à la casse, tandis que les Etats-Unis et l'Asie seront en hausse. Il a rappelé que «beaucoup de constructeurs ont encore besoin de l'Europe», estimant que «la Chine ne sera pas la réponse à tout».En matière de prix, le représentant de l'agence a pointé «la concurrence toujours très vive» qui pèse sur les prix, surtout pour les constructeurs généralistes. Ces facteurs s'ajoutent à une «rentabilité faible et très volatile» des constructeurs, a-t-il dit, justifiant le jugement de l'agence de notation. S&P table sommairement sur une baisse des ventes de véhicules de 9 à 10% en Europe en 2010, liée à la fin des primes à la casse. Pour les Etats-Unis, l'agence prévoit en 2010, une hausse de 12,5% des ventes de véhicules légers à 11,7 millions contre 10,4 millions en 2009. Pour 2011, S&P table sur 13,4 millions d'unités. Pour Barbara Castellano, analyste automobile Europe de S&P, «la rentabilité est la grande question pour les constructeurs en Europe». Mais elle souligne que la production devrait être en hausse en Europe, malgré la baisse attendue des ventes, que les plans de restructuration «devraient produire des résultats» et que la baisse de l'euro devrait favoriser les constructeurs européens. «La diversification, en termes géographiques et de produits» restera «un important moteur pour le futur», a-t-elle ajouté. Il y a lieu de rappeler que l'industrie automobile est le secteur qui a le plus souffert de la crise économique mondiale que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. R. E.