Les revenus de l'opérateur égyptien Orascom Telecom Algérie (OTA) qui exploite la marque commerciale Djezzy ont enregistré une baisse de 6,5 % durant le troisième trimestre 2010. Ils ont atteint 1,7 millions de dollars US contre 1,9 millions de dollars US en 2009. L'ARPU (chiffre d'affaires mensuel moyen réalisé par une entreprise avec un client) a connu une légère hausse passant de 721 DA à 724DA. L'EBITDA qui est le profit généré par l'activité indépendamment des conditions de son financement a baissé de 8%. Cette baisse serait due, selon OTA, à la taxe imposée sur les cartes de recharges. OTA assure que malgré ces aléas, il a pu ramener le nombre de ses abonné à 15,1 millions, soit une hausse de 3,2% (Selon les derniers chiffres de l'agence de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), OTA détiendrait 46% du marché algérien soit une perte de 13 points). En revanche, sa part de marché des ventes brutes a chuté passant de 41% en mai 2010 à 23% en octobre. OTA affirme que cette contre-performance est le résultat de l'interdiction d'importer décidée au mois d'avril 2010 par la Banque Centrale d'Algérie. Il s'agit là d'un autre signe du déclin du premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie. OTA précise néanmoins qu'elle a réussi à redresser la barre grâce au recours à des fournisseurs locaux. La même source assure qu'elle n'a enregistré qu'un taux de 5,7% de désabonnement durant le quatrième trimestre de 2010 contre 7,1% durant la même période en 2009. Les résultats financiers rendus publics par la maison mère illustrent toutes les difficultés auxquelles est confronté l'opérateur. OTA a été destinataire de plusieurs notifications émanant de la direction des impôts pour des redressements fiscaux. L'entreprise s'est vue aussi interdire tout transfert de capitaux en devises tant que cette situation litigieuse n'était pas réglée. D'ailleurs, OTA impute ses déboires à ce qu'il appelle « un environnement défavorable ». L'opérateur signale dans son communiqué qu' « en 2010, OTA était confronté à des contraintes de toutes sortes imposées par des institutions gouvernementales ». Djezzy est vraisemblablement devenue un boulet pour le groupe Egyptien qui essaye par tous les moyens de la vendre tant que sa valeur est appréciable. Le groupe russo-norvégien Vimpelcom qui est intéressé par la filiale algérienne avait annoncé la semaine dernière qu'il comptait engager incessamment des discussions avec les autorités algériennes pour le rachat d'Orascom Telecom Algérie. Plusieurs hauts responsables algériens avaient fait savoir que le gouvernement algérien s'opposerait à cette vente, conclue sans son feu vert. Vimpelcom a racheté 51% du groupe Orascom ainsi que 100% de Wind en Italie pour six milliards de dollars. L'accord a été finalisé le 13 avril dernier. L'Egyptien Orascom Telecom Holding, avait obtenu la licence d'exploitation en 2001 pour un montant de 737 millions de dollars valable jusqu'en 2015. Plusieurs spécialistes avaient signalé à l'époque que l'Algérie était perdante dans la transaction estimant que la libéralisation s'est faite dans un contexte défavorable qui a conduit au bradage de cette licence.