Les participants au 2ème colloque international sur l'autonomisation de la femme à travers l'entreprenariat ont plaidé jeudi à Alger pour la nécessité de soutenir la femme dans le domaine économique en lui permettant de bénéficier des différents programmes d'investissement et l'accompagner dans la réalisation de ses projets. La ministre déléguée chargée de la Famille et de la condition féminine, Mme Nouara Saadia Djaafar a indiqué, dans ce sens, que la mobilisation des potentialités de la femme dans le domaine économique «contribuera à la promotion de l'emploi, la réalisation du développement et la création de richesses et de valeur ajoutée». Elle a rappelé, dans ce sens, les efforts déployés au profit de la femme en consolidant sa position au sein de la société à travers l'instruction, la formation et les mécanismes d'insertion socio-économique. L'autonomisation politique de la femme figure parmi les principaux fondements de la consolidation du rôle de la femme dans la société rappelant la promulgation prochaine de la loi organique relative à l'application de l'article 31 bis de la Constitution portant élargissement de la participation de la femme dans les assemblées et le Parlement. Mme Djaafar a rappelé la plan national sur la stratégie pour la promotion et l'insertion de la femme ainsi que les plans sectoriels visant l'amélioration du taux de création d'entreprises par les femmes, la consolidation des droits de la femme en l'informant des textes régissant l'emploi et l'accompagnement des bénéficiaires de crédits. Les plans en question portent également sur «la formation de la femme en milieu rural en lui inculquant la culture de l'entreprenariat». Dans le cadre des facilités accordées par les pouvoirs publics aux jeunes dont les femmes en vue de leur insertion dans la vie active, la ministre a rappelé l'adoption par le gouvernement d'un projet de décret exécutif portant création et organisation de cellules d'orientation au sein des établissements de formation. Pour sa part, le ministre de l'Industrie, de la petite et moyenne entreprise et la promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a estimé que l'implication de la femme dans les domaines économique et politique était «très importante» pour la réalisation du développement soulignant que le taux de femmes actives n'a pas dépassé 15% en 2010. Il a rappelé également que 15% de femmes avaient créé leurs micro-entreprises en 2010 dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) tandis que le taux de femmes inscrites au registre de commerce s'élèvait à 10%. Les bénéficiaires des services de l'Agence nationale de gestion du micro-crédit sont estimées à 60% grâce au travail des femmes au foyer. M. Benmeradi a indiqué que son secteur oeuvrait actuellement pour aider les femmes à créer leur propre entreprise à travers la promotion de l'investissement et l'exploitation des compétences féminines. La relance Le ministre du Travail, de la sécurité sociale et de l'emploi, Tayeb Louh a, de son côté, mis en exergue la place importante qu'occupe le thème de la promotion de la femme dans le domaine économique et dans le monde du travail pour relancer le développement. Il a rappelé, à cet effet, les décisions des pouvoirs publics en actualisant les lois relatives à la protection des droits de la femme dont le code de la famille, le code de la nationalité et l'article 31 bis de la Constitution amendé visant à élargir le rôle de la femme dans le domaine politique. Pour sa part, l'ambassadeur de Belgique à Alger a mis en avant l'importance de cette rencontre pour examiner les voies à même de soutenir la femme entrepreneur en Algérie soulignant l'impératif de renforcer l'investissement à travers la création de micro-entreprises et l'amélioration du niveau socio-économique du pays. Il est revenu sur les relations de partenariat qui lient les deux pays rappelant la convention signée entre l'Algérie et la Belgique portant sur l'accompagnement par la partie belge de plusieurs projets dans les domaines de l'environnement, l'assainissement et la couverture sanitaire notamment dans le sud du pays. La Belgique a soutenu ces projets à travers une enveloppe financière d'environ 2 millions d'euros dont 50% du montant ont été exploités à ce jour, a ajouté l'intervenant. Les travaux de ce colloque de deux jours se poursuivront en quatre ateliers qui traiteront de l'entreprenariat et ses perspectives, la formation, la communication et l'accompagnement.