Les accords préférentiels entre l'Algérie et la Tunisie signés en 2008 et ayant connu un nouvel amendement dont les détails seraient dévoilés «avant juin», seront «plus favorables» que ceux existant entre la Tunisie et l'Union européenne (UE), a indiqué jeudi à Alger, le ministre tunisien du Commerce et du Tourisme, M. Mahdi Hawas. «Nous avons constaté que nos accords avec l'UE étaient plus favorables que ceux signés avec l'Algérie. Aujourd'hui nous sommes arrivés à un accord bilatéral sur la révision de ces derniers dont les détails seront connus avant juin», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. Ces accords «prennent en considération la stratégie globale de l'Algérie qui vise à protéger sa production locale que nous respectons», a-t-il précisé. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Tunisie devront connaître «un nouveau souffle» avec l'entrée en vigueur prochainement de l'accord préférentiel, avait affirmé plus tôt dans la journée, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada. Ces échanges ont atteint 700 millions de dollars en 2010, soit le triple du niveau enregistré au début des années 2000. «Les mécanismes d'application de l'accord sont presque achevés. Nous souhaitons qu'à partir du mois de juin, les procédures seront prêtes», a-t-il soutenu. Quant au projet de réaliser une liaison maritime reliant les deux pays, M. Hawas a dit: «j'espère que nous allons avoir de bonnes nouvelles et avec des offres attractives dans les prochaines semaines. Evoquant les répercussions de la «révolution du jasmin» sur l'économie tunisienne, M. Hawas a indiqué que cette dernière a subi «des pertes de quatre milliards de dollars durant les quatre derniers mois» alors que «les prévisions de croissance sont passées «de 5,5% à 1-1,5%». Cette régression «exposera sans doute la pays qui compte actuellement 700.000 demandeurs d'emplois dont 200.000 universitaires, à des problèmes liés à la croissance et à l'emploi», selon le ministre qui affirme tout de même que «le pire est passé» et que son pays allait surtout axer ses efforts sur «l'équilibre de sa balance commerciale». Les revenus du tourisme Les revenus du tourisme ont, quant à eux, reculé de 40% durant la même période» même si le pays a enregistré l'afflux «d'un million de touristes durant cette période contre 1,4 millions durant la même période en 2010", selon lui. L'année dernière, la Tunisie avait attiré 7 millions de touristes étrangers dont 2 millions de libyens, 1,4 million de français et 1 million d'algériens, a-t-il rappelé. Présents à la conférence de presse à laquelle a assisté l'ambassadeur de Tunisie à Alger, Habib M'Barek, des représentants d'agences de voyages algériennes ont assuré que la Tunisie «restera la destination privilégiée des touristes algériens». Ces opérateurs ont toutefois appelé les autorités tunisiennes à offrir toutes les garanties, notamment sécuritaires, à ces touristes surtout au niveau du transport routier et aux frontières. La réponse du ministre tunisien était rassurante : « ne vous inquiétez pas, il n y aura même pas de cordon sécuritaire parce que ce n'est pas nécessaire». Et d'ironiser «je ne peux pas vous assurer qu'il n y aura pas de vols de sacs mais je vous assure que tout ira bien en matière de sécurité physique». «Je peux aussi vous assurer que Algériens et Tunisiens seront traités à un même pied d'égalité», a-t-il soutenu. Cependant «il ne faut pas se voiler la face», selon M. Hawas car «la révolution tunisienne date de quatre mois à peine, et il faut que la police (tunisienne) réapprenne à faire respecter l'ordre», a-t-il noté. Afin de mieux vulgariser ses garanties pour les touristes algériens, la Tunisie entamera le 5 juin prochain une «campagne de communication spéciale Algérie», a-t-il annoncé.