Les revenus touristiques tunisiens ont reculé de 40% en quatre mois. Soucieux de redorer le blason du secteur touristique, les autorités tunisiennes, issues de la glorieuse «Révolution du Jasmin» ont lancé de vastes campagnes promotionnelles et de sensibilisation afin de stimuler une reprise de la demande sur la destination Tunisie.Une action dans ce sens sera entamée le 5 juin prochain en direction de l'Algérie pour redynamiser le secteur du tourisme en Tunisie qui a connu un certain ralentissement ces derniers mois, comparativement aux années fastes. Il faut dire que le choix porté sur l'Algérie n'est pas fortuit lorsqu'on sait que notre pays représente pour la Tunisie le troisième flux en termes de nombre de touristes après la Libye et la France. Mehdi Haouès, ministre tunisien du Commerce et du Tourisme, qui a clos hier une visite de travail de trois jours en Algérie, a animé jeudi à Alger une conférence de presse à laquelle était notamment présent l'ambassadeur de ce pays en Algérie, Habib M'Barak.Cette visite a suivi celle effectuée en mars dernier par Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement provisoire tunisien et envoyé spécial du président tunisien par intérim, Fouad Mebazaa. Cette conférence s'est focalisée sur le secteur touristique qui, avec l'artisanat, rappelons-le, est l'épine dorsale de l'économie tunisienne mise à mal par l'incertitude sécuritaire quelque peu exagérée, selon le ministre, mais véhiculée par les opérateurs touristiques, notamment européens. Parlant de la situation économique actuelle dans son pays, Haouès déplorera une perte d'environ «4 milliards de dollars durant les seuls quatre derniers mois» et d'informer que «les prévisions de croissance ont baissé de 5,5% à 1,5%.» Il a précisé que les revenus du tourisme et de l'artisanat, ce dernier occupant un tiers de la population tunisienne, ont «reculé de 40% durant la même période» malgré l'accueil de «un million de touristes durant cette période contre 1,4 million durant la même période en 2010».En réponse à une question relative à l'établissement d'une ligne maritime entre l'Algérie et la Tunisie, le ministre tunisien s'est dit «réjoui de cette idée qui favorisera, a-t-il dit, le tourisme familial dont sont friandes les populations algériennes et tunisiennes.» Il est attendu, selon lui, de bonnes nouvelles incessamment concernant cette perspective nouvelle de voyage. L'année dernière, la Tunisie avait attiré 7 millions de touristes étrangers dont 2 millions de Libyens, 1,4 million de Français et 1 million d'Algériens, a rappelé Mehdi Hawas. Il a par ailleurs annoncé la «révision prochaine des accords préférentiels Algérie-Tunisie, qui seront plus favorables que les accords Tunisie-UE.» Ces accords préférentiels dans le domaine économique, signés en 2008, ont connu un nouvel avenant dont les détails seront connus «avant juin» a-t-il déclaré avant de rappeler que ces accords prennent en compte la stratégie globale de l'Algérie qui vise à «protéger sa production locale et que nous respectons». Les échanges commerciaux, appelés à connaître une impulsion nouvelle, selon les déclarations du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, ont atteint «700 millions de dollars en 2010, soit le triple du niveau enregistré au début des années 2000». Des représentants d'agences de voyages algériennes présents à cette conférence de presse, ont assuré que la Tunisie «restera la destination privilégiée des touristes, algériens». Ces opérateurs n'ont pas manqué de rappeler les autorités tunisiennes à offrir toutes les garanties de sécurité et des facilités à ces touristes surtout au niveau du transport routier et aux frontières. Se voulant rassurant sur le plan sécuritaire, le ministre tunisien s'est autorisé à plaisanter en se démarquant d'éventuels «vols de sacs à main mais», a-t-il assuré, «tout ira bien en matière de sécurité physique».