Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, dont l'organisation patronale a participé pour la première fois à la tripartite, a appelé, samedi Alger, les pouvoirs publics à assurer un traitement équitable entre les secteurs public et privé, stabiliser la législation économique et supprimer certaines mesures entravant les producteurs comme le Crédit documentaire (Crédoc). *M. Hamiani plaide pour un traitement équitable public-privé, obtient la suppression du Crédoc . Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, dont l'organisation patronale a participé pour la première fois à la tripartite, a appelé, samedi Alger, les pouvoirs publics à assurer un traitement équitable entre les secteurs public et privé, stabiliser la législation économique et supprimer certaines mesures entravant les producteurs comme le Crédit documentaire (Crédoc). Pour ce dernier point, les patrons ont pu obtenir ce qu'ils voulaient en arrivant à un compromis. En effet, la tripartite économique Gouvernement-UGTA-Patronat a décidé le remplacement du Crédit documentaire par la «remise documentaire» pour les importateurs producteurs de bien et service. Quant au traitement équitable entre les secteurs public et privé, M. Hamiani déclare : «cette différence de statut entre le public et le privé nous gène beaucoup. On voudrait que les pouvoirs publics consacrent l'égalité de traitement comme règle et que les avantages accordés au secteur public, surtout en ce qui concerne l'accès au financement et aux terrains, soient accordés aux opérateurs privés». Concernant la stabilité juridique, l'autre préoccupation du FCE, M. Hamiani a estimé que le recours aux lois de finances complémentaires était «excessif» au point où ces lois, censées, dit-il, être des documents techniques intervenant entre deux lois de finances normales, sont devenues des «fourre-tout» juridiques qui «permettent au gouvernement d'agir en modifiant les règles de fonctionnement économique, créant un climat d'instabilité juridique préjudiciable au monde des affaires». Evoquant le Crédoc, instauré en 2009 comme unique moyen de paiement des importations, M. Hamiani avait appelé carrément à sa suppression pour les producteurs nationaux et de le remplacer par la «remise documentaire, beaucoup plus souple et garantissant la même traçabilité des importations». Avec le Crédoc «l'importateur est obligé de déposer son argent et attendre sa marchandise deux à trois mois tandis qu'avec la remise documentaire, ce n'est qu'à l'arrivée de la marchandise que le banquier lui exige le paiement», a-t-il soutenu. «Il faut surtout distinguer entre les importateurs et les producteurs qui, une fois dotés de facilitations d'accès aux matières premières, peuvent systématiquement aider la réduction des importations», a-t-il préconisé faisant remarquer que la lettre de crédit, bien qu'introduite spécialement pour diminuer les importations, ne les a pas empêché de rebondir. «Un instrument de paiement ne peut jamais faire de la régulation», a-t-il dit. Mais quels que soient les résultats de la tripartite, dira M. Hamiani, le plus important c'est leur application sur le terrain. Il a par ailleurs plaidé pour l'instauration du couloir vert, l'autorisation de l'importation de matériel rénové ainsi que de nouveaux modes de financement comme le leasing et le capital investissement. Avec ce qu'il préconise, le FCE aura été fidèle à sa condition de partenaire socio-économique qui continue d'apporter des éclairages sur la conjoncture et participer activement au développement du tissu économique privé en Algérie, en misant notamment sur un cadre juridique plus stable. Portant la voix des patrons algériens, M. Hamiani vient de confirmer le rôle de l'entreprise privée dans le développement économique national et le rôle du patronat dans l'instauration d'un climat d'affaires attractif et encourageant. La participation du FCE à cette tripartite aura été d'un apport certain puisque les préoccupations formulées ont fait le principal des conclusions de ce sommet.