Selon le ministre des Finances M.Karim Djoudi, le déficit budgétaire de 33,9% du PIB prévu par le projet de la loi de finances complémentaire (LFC 2011) devrait se situer autour de 10%, Selon le ministre des Finances M.Karim Djoudi, le déficit budgétaire de 33,9% du PIB prévu par le projet de la loi de finances complémentaire (LFC 2011) devrait se situer autour de 10%, en dehors de certaines dépenses à caractère ponctuel destinées à la prise en charge des mesures socioéconomiques prises par le gouvernement. Intervenant à la radio nationale, M. Djoudi explique : «fondamentalement si on retire ces éléments qui ont un caractère momentané on devrait arriver à un déficit qui doit être bien en deçà». Et d'ajouter : «il faut apprécier ce qu'il y a dans la dépense avant de pouvoir apprécier le niveau de déficit». Parmi les dépenses qui ont alourdi ce déficit, le ministre a cité le soutien des prix qui a augmenté de 170 milliards de DA (mds), les régimes indemnitaires avec 400 mds de DA et avec un effet rétroactif depuis 2008 et enfin une somme de 200 mds DA en provision, a-t-il notamment spécifié. S'appuyant sur des situations des précédentes lois de finances, M. Djoudi a rappelé que «sur les exercices antérieurs, sur des déficits légèrement similaires, de l'ordre de 30% (projeté) du PIB nous avons atteint un niveau de déficit (réel) qui était de l'ordre de 10%». «Nous travaillons en fait sur la base d'une projection de déficit effectif qui devrait se situer autour de 10% du PIB avec une couverture qui devrait se faire sans recourir au Fonds de régulation des recettes (FRR)», a-t-il affirmé. Le déficit budgétaire prévu par le projet de la LFC 2011 s'est fortement aggravé à 33,9% du PIB sous l'effet de la dépense publique, selon le texte présenté dimanche par M. Djoudi devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Le projet de la LFC 2011 prévoit un déficit de 4.693 milliards mds de DA, contre 3.355 mds DA dans la loi de finances initiale. Le creusement de ce déficit survient sous l'effet de la dépense de fonctionnement qui s'accroît de 857 mds DA, en raison principalement de l'élargissement du soutien des prix à de nouveaux produits alimentaires de base (huiles alimentaire et sucre) et du renforcement de la dotation budgétaire au soutien des prix des produits subventionnés, antérieurement à 2011 (blés et poudre de lait). Il est du également à la prise en charge de l'effet sur les rémunérations de l'application de nouveaux statuts particuliers de la fonction publique et à l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, selon les explications du ministère des Finances. Ce déficit s'aggravera en 2011 aussi sous l'effet de la dépense d'équipement qui s'accroît de 797 mds DA pour faire face à un programme additionnel de logements sociaux et ruraux et au renforcement de l'action économique de l'Etat, selon ce projet de loi. Le ministre a souligné par ailleurs que l'effort de l'Etat intervient dans un contexte de forte croissance économique hors hydrocarbures qui est passé à 6%, une baisse du taux de chômage à 10%, une croissance de 16% des crédits à l'économie qui va être confortée par les nouveaux instruments de financement mis en place et qui commencent à donner des résultats pertinents, sur le capital investissement et sur les sociétés de leasing, notamment. Rationnaliser ce déficit sans le FFR «Nous sommes donc dans une logique de confortement d'un processus de croissance économique, engagé depuis déjà une décennie», a-t-il dit, plutôt qu'une réponse à «une situation particulière», le but étant en fin de compte de rationaliser le déficit sans recourir au FRR qui capitalise 4.800 mds DA. Sur la gestion des réserves de changes, M. Djoudi a estimé que pour le moment, la conjoncture internationale étant marquée par une «grande incertitude», les autorités publiques prônent «la prudence pour protéger le patrimoine extérieur du pays», rappelant toutefois qu'»une démarche pour la gestion active de nos ressources a déjà été engagée». A propos du manque de liquidités constaté ces derniers temps aux niveaux des bureaux de Postes et des banques, le ministre a fait savoir que les institutions concernées, à savoir, Algérie Poste et la Banque d'Algérie travaillent actuellement pour trouver solution au problème. Quant à un retour possible des crédits à la consommation, M. Djoudi a conditionné son rétablissement à deux facteurs que sont l'émergence d'une industrie nationale fortement intégrée et la mise en place d'une Centrale de risques, actuellement en constitution au niveau de la Banque centrale, chargée de suivre l'endettement des ménages afin et les protéger contre tout surendettement.