Une régression de 5.000 quintaux dans la production de liège est prévue cette année, par rapport à la moyenne de production enregistrée durant la dernière décennie, a-t-on déploré au niveau de la Conservation des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou, où la production prévue est de 4.200 quintaux. Cette baisse de la production de ce produit ligneux s'explique, selon le chargé du développement du patrimoine forestier, par ‘'le dérèglement du cycle d'exploitation des subéraies arrivées à maturité, conséquence directe des incendies qui ont détruit d'importantes superficies de chêne-liège, dont 60 % des 23.000 ha ont été léchés par le feu durant la période considérée.'' D'autres facteurs, d'importance moindre, ont participé également à ce recul de la production du liège, tels que l'accès difficile à certains monts boisés abrupts, les pacages sauvages et les coupes illicites de chênes utilisés pour le chauffage domestique ou comme pieds droits dans les constructions, est-il expliqué. Par catégories de produits, la récolte prévisionnelle de cette année, concernant essentiellement les forêts de Tamgout et de Tigrine, se répartit à concurrence de 1934 quintaux de chêne liège de reproduction sain, 2000 quintaux de liège de reproduction flambé (léché par le feu), 32 quintaux de liège mâle sain, et 225 quintaux de liège mâle flambé. De qualité supérieure, due à sa densité et à son épaisseur, le liège de reproduction est destiné à la fabrication des bouchons ainsi que pour les décorations d'intérieurs, alors que le liège mâle et le liège flambé, produits de second choix, sont utilisés, après leur broyage, pour la fabrication d'accessoires de mécanique (joints), et de semelles de chaussures, ainsi que d'isolants thermiques et acoustiques. Pour cette campagne, s'étalant de juin à septembre, la récolte du liège a été confiée à l'entreprise du génie rural forestier, ‘'rompue aux techniques de démasclage, dont la maîtrise est indispensable pour la bonne exploitation des écorces, sans blesser les arbres'', a fait remarquer ce technicien des forêts. Le liège est débardé le même jour de sa récolte pour son stockage au niveau du dépôt de Yakourène, dans l'attente de son écoulement sur le marché pour des transformateurs, à des prix variant entre 11.000 dinars pour le quintal de liège de qualité supérieure et 1.200 dinars pour les débris de ce produit, indique le responsable du patrimoine forestier en relevant que 20% des recettes procurées par la vente des lièges sont versés pour le compte du trésor public. Pour le repeuplement des subéraies incendiées, la conservation des forêts a bénéficié, en 2006, d'un programme de plantation de 2.000 ha, mais seule la moitié a été concrétisée, alors que la réalisation de 1.000 autres ha reste ‘'tributaire de la disponibilité de plants, dont la pépinière de Skikda est la seule à en assurer la production, au niveau national'', a-t-on signalé à la conservation des forêts.