Une récolte de 18 000 quintaux de liège est prévue dans la wilaya d'El-Tarf au terme de l'actuelle campagne de dé-liègeage, a indiqué mardi le conservateur des forêts. Cette campagne, lancée en juin dernier, a déjà permis d'exploiter quelque 13 000 quintaux avec, à la clé, la création de 400 emplois saisonniers répartis à travers 11 chantiers, a précisé Mohamed Teyar. Le même responsable a ajouté que le massif forestier de Bouabed, à la forte densité en chêne-liège, a été mis en exploitation après que les services des forêts eurent réalisé des pistes de reconnaissance qui ont facilité l'accès à cette forêt. L'exploitation de ce massif a permis, à ce jour, une récolte de 2 000 quintaux de liège, toutes espèces confondues. Les prévisions de cette année portent sur une récolte de 15 000 quintaux environ de liège de reproduction et le reste proviendra du liège mâle ou de mise en valeur, c'est-à-dire exploité pour la première fois. Le chêne liège demeure parmi les principales essences forestières de cette région avec une subéraie couvrant 59 563 hectares, soit 57% de la superficie forestière de la wilaya, estimée à 166 000 ha. Le conservateur des forêts a ajouté à cette occasion que la subéraie produit annuellement des quantités appréciables de liège pouvant atteindre 30 000 quintaux et que le programme de mise en valeur entamé depuis 2005 commence à donner des résultats probants avec une régression constante du liège mâle par rapport au liège de reproduction. Les recettes des ventes à l'international du liège algérien ont chuté à 50,73 millions de dinars, contre une moyenne annuelle de 300 millions de dinars au plus fort de la demande mondiale de ce matériau, utilisé aussi bien pour la fabrication de bouchons que d'isolants dans le BTP. La production algérienne a été de seulement 51 075 quintaux en 2009, contre 90 321 qx en 2008. La production globale de liège par le secteur en dix ans est de 1 282 670 qx, loin derrière la production des autres pays riverains de la Méditerranée. La production moyenne mondiale (340 000 tonnes) est majoritairement produite par les pays de la Méditerranée occidentale, avec 81% de la production dans les pays d'Europe et 19% par les pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie). Ce produit, employé depuis fort longtemps dans différentes industries, demeure très recherché aujourd'hui pour ses critères de haute qualité de plasticité et de transformation malgré la technologie avancée de la matière plastique. De ce fait, l'exploitation du liège se fait par rotation de 10 à 12 ans par séries (ou coupons) réglés dans les subéraies aménagées et suivant leur fertilité. Sa récolte et son prélèvement obéissent à certaines techniques bien définies et nécessitent une main-d'œuvre qualifiée. Le liège est une ressource stratégique du fait de ses multiples usages (bouchonnerie, parquet, isolation thermique). Avec une production nationale de 100 000 à 150 000 quintaux par an, soit 7% de la production mondiale, l'Algérie est, mine de rien, le troisième producteur de liège au monde, loin derrière le Portugal (57%) et l'Espagne (23%). Une étude sur les filières industrielles algériennes effectuée par un bureau d'études étranger révèle qu'" avec une meilleure gestion et une exploitation plus rationnelle des peuplements, la production nationale de liège peut connaître une sensible augmentation à court terme ". Les potentialités nationales en matière de liège sont estimées à plus de 200 000 quintaux par an.