Daho Ould Kablia a annoncé jeudi à Alger l'existence de 91.608 associations dont 4.588 associations recensées en 2010. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a répondu à une question orale d'un député à l'Assemblée populaire nationale (APN), sur les «motifs de la non accréditation des partis et associations ayant déposé leurs dossiers et rempli les conditions légales». Il a indiqué que l'inscription des associations, a caractère national et local, «se poursuit toujours, et est en augmentation sensible». Il a dans ce sens rappelé que «4588 associations ont été recensées en 2010 et que le nombre global a atteint, jusqu'à présent, 91608 associations». «Le traitement des dossiers déposés et l'inscription de ceux remplissant les conditions requises et conformes aux dispositions de la loi se poursuivent également», a indiqué M. Ould Kablia. Ce nombre dénote, a souligné le ministre, du «souci» des autorités concernées, aux niveaux central et local, «de répondre à la volonté et aux aspirations des différentes catégories de la société à créer des associations et à activer dans un cadre organisé, conformément aux principes de la Constitution qui garantit le droit et la liberté de créer des associations». Le ministre a évoqué «certains obstacles qui entravent le traitement des dossiers, notamment «le temps consacré à l'examen du nombre important de dossiers en matière de conformité aux dispositions de la loi», et «la consultation permanente» des secteurs concernés par l'activité associative. La définition des objectifs est une «condition sine qua non» à la création de toute association, a tenu à rappeler le ministre. Cependant, les objectifs de certaines associations ne sont pas clairs et n'ont pas de relation avec l'activité de l'association, a précisé le ministre qui a ajouté que d'autres sont à caractère syndical ou commercial, ce qui va à l'encontre des dispositions de la loi. Plusieurs associations «ne se conforment pas aux objectifs contenus dans leurs statuts et dans les dispositions de loi en vigueur», a-t-il indiqué. D'autres associations «transmettent des dossiers incomplets, non conformes à la loi et par voie postale, ce qui est illégal», a martelé le ministre. «Des noms de personnes sont introduits dans les listes des fondateurs sans leur consentement et sans avoir contribué à la création de l'association», a souligné le ministre qui a fait savoir que «des conflits intérieurs surgissent entre certains fondateurs directement après le dépôt des dossiers pour des intérêts personnels». S'agissant des nouveaux dossiers déposés pour l'agrément des partis politiques, M. Ould Kablia a fait savoir que la révision de la loi sur les partis, à laquelle avait appelé le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a « accusé un retard, ce qui a entravé l'octroi de nouveaux agréments». «Aucun rejet officiel n'a été notifié aux représentants des partis concernés qui, apparemment, ont déposé des dossiers incomplets», a indiqué le ministre. Pour remedier à cette situation, le ministère a procédé à l'»élaboration de deux projets de loi qui viennent en remplacement des lois 31-90 et 09-97, soulignant que les deux textes font l'objet de concertation entre les institutions officielles et la société civile pour enrichissement. Par ailleurs, le ministre a rappelé que l'actuelle loi sur les partis «a généré des lacunes». «Si les textes de la présente loi étaient appliqués telle quelle ,50% des activités des partis agréés seraient gelées pour non respect de leurs règlements intérieurs», a ajouté M. Ould Kablia. Plusieurs partis, a-t-il ajouté, «n'ont pas tenu d'assemblées depuis plusieurs années alors que leurs règlements intérieurs mentionnent l'obligation de les tenir périodiquement tous les 4 ans».