Ce collectif se défend de vouloir se substituer aux partis politiques et appréhende son rôle comme force de propositions pour faire bouger les choses en Algérie. L'initiative Nabni a organisé hier à la salle Frantz-Fanon de Riad El-Feth une conférence de presse suivie d'un débat. Une occasion pour ce collectif de revenir sur les cents propositions faites pour une nouvelle Algérie. Pour ce collectif, il ne s'agit nullement de se substituer aux partis politiques. “Loin de toute idéologie politique, c'est sur ce terrain du réalisable, du possible et de la concertation que se situe Nabni”, explique-t-on. “L'initiative ambitionne de contribuer au débat public, en offrant un espace où peuvent s'exprimer tous les citoyens soucieux de proposer des idées pour construire l'avenir”, insistent les animateurs pour qui l'initiative “est issue de jeunes Algériennes et Algériens, qui ont décidé de réfléchir et de proposer, avec toute leur énergie et expérience, en toute humilité, de nouvelles idées et une réflexion novatrice sur le devenir social, économique et institutionnel de l'Algérie”. Il s'agit en somme de contribuer à proposer des solutions concrètes et applicables aux nombreux défis que doit relever notre pays. D'ailleurs, à l'occasion de cette conférence, les animateurs de cette initiative ont fait le bilan des treize semaines de travail et de réflexion et ont réparti les cents propositions sur dix thèmes. Le premier concerne l'administration au service du citoyen composé de huit propositions pour mettre un terme à la bureaucratie, suivie de la santé, du développement social et de la réduction de la pauvreté avec 10 propositions parmi lesquelles l'amélioration de l'accueil des malades dan les hôpitaux. Il y a aussi la jeunesse, les étudiants et les générations futures, pour lesquels Nabni propose parmi les huit mesures, la mise en place d'un fonds appelé Algérie-2050 tiré des bénéfices des hydrocarbures qui ne sera utilisé qu'en 2050. Puis vient l'entreprise, le développement économique et l'emploi composé de douze propositions, où l'initiative propose la création, entre autres, d'un dispositif “congé création d'entreprises” pour favoriser l'entreprenariat. Nabni préconise dans son chapitre accès au financement, pour un développement durable, dix propositions parmi lesquelles, la mise en place de conditions réglementaires et techniques pour le développement d'instruments de banque par téléphonie mobile. Dans le sixième chapitre dédié à l'accès au logement et au foncier industriel, Nabni propose d'interdire les actes notariés sur les transactions immobilières en liquide et les cautions et de défiscaliser les revenus de la location, comme une proposition parmi dix autres. Le septième chapitre consacré à l'école, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche. L'initiative avance sept propositions, à savoir le renforcement de la formation professionnelle continue pour les salariés. Les trois dernières propositions sont l'infrastructure et les services publics, la réforme de l'Etat actionnaire, régulateur et administrateur, et enfin gouvernance de l'Etat et des institutions. Toutes les trois comportent trente-cinq propositions. L'on retiendra pour le dernier chapitre, celle de renforcer l'implication de la société civile et de l'expertise nationale dans le débat sur les politiques publiques et le lancement dans ce cadre, d'un observatoire qui sera appelé l'Observatoire Nabni des politiques publiques qui aura un rôle d'observation critique et constructive des politiques publiques et à appuyer le débat public et l'engagement citoyen.