Depuis la dégradation de la note de la dette américaine par Standard & Poor's, les Bourses mondiales ont été fortement affectées et ouvraient en baisse lundi, malgré l'annonce de la BCE. En effet la première session à Wall Street a été marquée par un net repli (- 3 %). Les marchés européens étaient encore nerveux. Plus tôt, l'Asie a clôturé à la baisse. Cette baisse s'accélérait rapidement lundi à la Bourse de New York, l'indice Dow Jones perdant plus de 3% dans la matinée alors que le marché réagissait à l'abaissement de la note de la dette américaine, dans un contexte économique difficile. Vers 14H35 GMT, le Dow Jones Industrial Average lâchait 3,10% ou 354,66 points, à 11.089,95 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 3,99% ou 100,95 points à 2.431,46 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 3,65% (ou 43,74 points) à 1.155,64 points. Le marché avait ouvert en forte baisse après l'annonce vendredi soir d'un abaissement de la note des Etats-Unis d'un cran, de «AAA» à «AA+» par l'agence de notation Standard and Poor's. Les pertes s'aggravaient depuis l'ouverture. Les secteurs de la finance, mais aussi de l'énergie et de l'industrie, très sensibles à la conjoncture économique, étaient les plus attaqués. Il faut savoir que la Banque centrale européenne est parvenue hier à limiter les effets désastreux attendus de la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis en rachetant pour la première fois de la dette italienne et espagnole, mais les inquiétudes liées au ralentissement américain dominaient toujours et ont renvoyé les Bourses européennes dans le rouge. A Paris, le CAC 40 - qui comme les autres indices de la zone euro vient d'enregistrer dix séances consécutives de baisse ces deux dernières semaines et a perdu 15% depuis le 22 juillet - perdait 1,94% vers 13h00, à 3.215,08 points, après avoir évolué entre un plus haut à 3.333,61 (et gagné 1,68%) et un plus bas à 3.192,2. Les valeurs bancaires, en hausse en début de séance, n'échappent pas à la baisse, à l'exception de BNP PARIBAS (+0,15%). Depuis deux semaines, le grand sujet d'inquiétude des marchés porte sur la solidité de la croissance économique, notamment aux Etats-Unis où le ralentissement se révèle plus sérieux qu'attendu. A Paris, les cycliques s'en ressentent. Peugeot (-7,47%), Technip (-6,74%), Alcatel-Lucent (-6,46%) accusent les plus fortes baisses du CAC 40. «Les craintes sur les perspectives du cycle et la certitude que les Etats-Unis ne peuvent plus poursuivre une politique budgétaire laxiste pourrait déclencher une nouvelle dégradation des actions à l'échelle mondiale», estiment les responsables de la stratégie d'allocation d'actifs chez Société générale. Londres lâche 1,7%, Francfort 2,15%. Milan (+0,38%) et Madrid (+0,17%) surperforment après avoir grimpé de plus de 3% après les rachats de dette espagnole et italienne par la BCE, qui a traduit dans les faits une décision annoncée dimanche soir. Les indices paneuropéens EuroStoxx 50 et EuroFirst 300 perdent respectivement 0,92% et 1,8%. La décision de S&P de priver les Etats-Unis de la meilleure note de crédit, le «AAA» considéré comme sans risque, pèse sur les autres pays noté «AAA», en particulier l'Allemagne qui a largement profité de la suite vers la sécurité des 15 derniers jours. Le rendement de l'emprunt d'Etat allemand (Bund) à 10 ans se tend de 4 points de base à 2,4%.