K. Issam Le mégaprojet du gazoduc «Transsaharian Gas Pipeline» (TSGP) est lancé officiellement après la signature de l'accord intergouvernemental, vendredi dernier, dans la Capitale nigériane, Abuja. Pour rappel, le TSGP devrait acheminer du gaz naturel de l'Afrique vers l'Europe. Cet accord, signé entre l'Algérie, le Nigeria et le Niger, devrait donner enfin le feu vert aux compagnies nationales pétrolières respectives pour lancer la phase de définition de ce projet structurant qui va participer à l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel. A ce sujet, le président de Sonatrach, Mohamed Meziane, a précisé que cet accord intergouvernemental «porte sur un partenariat beaucoup plus large puisqu'il devrait permettre aux entreprises NNPC (Nigeria) et Sonatrach d'intervenir dans tous les maillons de la chaîne des hydrocarbures réciproquement en Algérie et au Nigeria». Aussi, «cet accord donne à Sonatrach l'accès aux réserves de gaz nigérianes et lui permet, en outre, d'être présente dans la réalisation, le transport et la commercialisation du gaz transité à travers le TSGP», a ajouté le PDG algérien. 30 milliards de m3 vers l'Europe Il indiquera, par ailleurs, que la part algérienne en gaz dans ce projet qui va acheminer 20 à 30 milliards de m3 vers 2015, sera déterminée après de la constitution de la société chargée de la réalisation du projet. De même, le groupe nigérian NNPC est autorisé, en vertu de cet accord, à participer aux appels d'offres concernant l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures en Algérie. Quant au ministre nigérian de l'Energie, Rilwanu Lukman, il a expliqué, vendredi, que «la phase préliminaire du projet TSGP vise à établir les options appropriées commerciales, fiscales, légales et techniques avant la décision finale d'investissement». «Le résultat de l'étude de (faisabilité) a démontré que ce projet était techniquement réalisable, et économiquement viable», a-t-il précisé. D'un montant de plus de 10 milliards de dollars, le financement de cet ouvrage ne posera aucun problème, selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil qui a souligné, vendredi à Abuja, que «le projet réunit toutes les conditions pour être un succès». En 2007, l'Algérie et le Nigeria avaient mené ensemble une campagne de promotion auprès de la Commission européenne (CE) en vue de rapprocher des partenaires et investisseurs potentiels pour ce projet et l'inscrire dans le Mix des sources d'approvisionnement énergétique de l'UE. Un «projet prioritaire», selon le NEPAD Classé comme «projet prioritaire» dans le programme du NEPAD, eu égard à ses retombées économiques dans les pays de transit et leur voisinage, le TSGP a suscité l'intérêt de plusieurs grands groupes gaziers dans le monde, dont le russe Gazprom qui va construire à partir de 2010 un gazoduc de 360 kilomètres pour près d'un demi-milliard de dollars à partir du sud du Nigeria, qui pourrait à l'avenir être le premier tronçon du TSGP. Le français Total et l'italien ENI ont eux aussi marqué publiquement leurs intérêts à participer à ce projet. Le TGSP comprend également la construction d'une vingtaine de stations de compression, et aboutira, sur sa partie onshore, soit à Béni Saf à l'ouest, soit à El Kala à l'est. En outre, une route transsaharienne et un câble de fibres optiques vont être réalisés avec ce gazoduc dans le cadre du NEPAD.