L'un accord intergouvernemental entre l'Algérie, le Nigeria et le Niger sur le projet du gazoduc Trans-Sahara Gaz Pipeline (TSGP) a été signé hier. Le TSGP va acheminer 20 à 30 milliards de m3 de gaz naturel du Nigeria vers l'Europe via l'Algérie et le Niger à partir de 2015. Ce projet devrait augmenter l'approvisionnement de l'Europe en gaz et aussi développer les livraisons de GNL vers les Pays-Bas. Un mémorandum d'entente portant sur sa réalisation a été signé en 2002 entre les compagnies pétrolières nationales nigériane (NNPC) et algérienne (Sonatrach). Le gazoduc, d'une longueur de 4.200 km, dont la construction n'a pas encore démarré, devrait officiellement être opérationnel d'ici 2015-2017. Son coût est estimé entre 10 et 12 milliards de dollars. D'un diamètre de 48 ou 56 pouces (122 ou 142 cm), sa capacité annuelle est estimée à 20 et 30 milliards de mètre cubes.Il faut savoir que ce projet est considéré comme stratégique non seulement pour l'Afrique mais aussi pour l'Europe. Dans ce sens, Ferran Tarradellas Espuny, porte-parole du commissaire à l'Energie, Andris Piebalgs a récemment indiqué que l'UE "est intéressée par le projet (...) Le nombre de fournisseurs est limité et la demande mondiale augmente, le développement de nouvelles infrastructures est donc important pour l'Europe". "Notre demande en gaz devrait croître de 1,7% par an et la production domestique décline. Jusqu'à 85% du gaz en Europe pourrait être importé d'ici 2030, contre 50% en 2000", résume-t-il. Le TSGP sera d'un appoint considérable aux besoins énergétiques de l'UE, dont la dépendance en gaz sera de 85% en 2030, en raison de la croissance de la demande (1,9% par an jusqu'en 2020 au moins), et le déclin de la production interne de l'Europe. L'Europe importera 330 milliards de m3 de gaz en 2010 (pour une consommation de 536 milliards de m 3), ce qui nécessitera des investissements importants en matière d'infrastructures de transport, de stations de compression et de terminaux. La réalisation du TSGP, nécessitant un investissement de 13 milliards de dollars, est classée comme "projet prioritaire" dans le programme du Nepad, eu égard à ses retombées économiques dans les pays de transit et leur voisinage. En effet, le centre et le nord nigérians, comme le Grand Sud algérien, régions dépourvues d'infrastructures gazières, bénéficieront grâce au TSGP de l'approvisionnement en gaz, tandis que le Niger, pays de transit, et les pays limitrophes tels que le Mali et le Burkina Faso, pourront tirer profit de la proximité de cette source d'énergie. L'ouvrage doit être mis en service en 2015. Pour rappel, le mémorandum d'entente portant réalisation de ce projet a été signé entre Sonatrach et Nigerian national petroleum corporation (NNPC) en janvier 2002. Sonatrach et NNPC ont confié la réalisation de l'étude de faisabilité du projet à la société britannique Penspen/IPA. Les résultats de l'étude ont confirmé la faisabilité du projet. Le groupe pétrolier français Total, le Russe Gazprom et l'Italien Eni ont déjà fait part de leur souhait de jouer un rôle dans ce gazoduc transsaharien. Samira G.