Yasmine Idjer La banque nationale Crédit populaire d'Algérie (CPA), a réalisé un résultat bénéficiaire net de 10 milliards de dinars en 2008, indique le procès-verbal de l'assemblée générale ordinaire de cette banque dont la séance s'est tenue le 28 juin dernier. Le total du bilan s'est établi à 724,54 milliards de dinars, souligne la même source. L'assemblée générale a également renouvelé le mandat d'administrateur de Mohamed Djellab. Le mandat de ce dernier devait expirer le 19 juillet 2009 mais il sera maintenu encore trois ans à la tête de l'une des plus importantes banques de la place financière algérienne. Le CPA se lance dans de nouveaux défis après l'abandon de son processus de privatisation dans le sillage de la crise financière internationale. Ainsi, après avoir franchi de nouvelles étapes en matière de monétique (cartes de type Visa acceptée par certains de ses distributeurs automatiques de billets), l'institution a conclu un partenariat avec la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR) pour la distribution de produits de bancassurance dans ses agences. Une convention a été signée, en mai dernier, entre ces deux institutions financières. Le CPA proposera désormais plusieurs produits d'assurance, à savoir la multirisque habitation, l'assurance «catastrophes naturelles», l'assurance «temporaire décès» et l'assurance «crédits». D'autres prestations, tels que «voyage à l'étranger», l'assurance «groupe» et l'assurance «individuelle accident», seront disponibles ultérieurement. Le CPA dispose d'un réseau étoffé de 132 agences réparties sur le territoire national. La banque a été créée en 1966 avec un capital initial de 15 millions de dinars contre 29,3 milliards de dinars actuellement. Sa restructuration, en 1985, a donné naissance à la banque de développement local (BDL) par cession de 40 agences, le transfert de 550 employés et cadres et 89.000 comptes clientèle. Pas de privatisation pour le moment Défini par ses statuts comme banque universelle, le CPA a pour missions de promouvoir le développement du BTPH, les secteurs de la santé et du médicament, le commerce et la distribution, l'hôtellerie et le tourisme, les médias, la PME/PMI et l'artisanat. Suite à la promulgation de la loi sur l'autonomie des entreprises en 1988, le CPA est devenu une Entreprise publique économique par actions dont le capital est propriété exclusive de l'Etat. En mars 2008, le gouvernement avait annoncé le gel de l'opération de privatisation de cette banque qui avait attisé les convoitises des plus grandes banques européennes et américaines. Les autorités avaient expliqué, à l'époque, que la décision de suspendre le processus de privatisation du CPA était motivée par «une attitude de prudence» adoptée par l'Etat algérien suite aux retraits de trois banques pré-qualifiées pour différentes raisons et du brouillard créé par la confusion née de la crise financière internationale. Le processus sera repris à la même phase avec les mêmes entreprises sélectionnées, avait signalé à l'époque le ministère de tutelle. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, assurait, pour sa part, dans une récente déclaration à la presse, que ce sujet n'est toujours pas d'actualité.