Mounir A.Y. La question centrale qui se pose au niveau de la Sonelgaz reste sans réponse et ne dépend pas uniquement d'une décision d'entreprise. Elle relève des pouvoirs publics qui doivent trancher une fois pour toute pour permettre à l'entreprise de lancer son programme de développement pour répondre à une demande de plus en plus accrue. Soit augmenter les prix de l'électricité dont le coût de production accroit d‘année en année ou de financer les projets. Une question qui reste encore sans réponse en dépit de l'urgence de la situation. Cette remarque a été faite lors de la célébration jeudi du 40ème anniversaire de la Sonelgaz par le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières, Achour Telli, qui a sollicité l'intervention de l'Etat pour contribuer au financement des investissements de Sonelgaz estimant les besoins financiers du groupe dans ce cadre à quelque trois (3) milliards de dollars annuellement. Cette sortie veut dire tout simplement que comparativement aux défis qui attendent cette entreprise et en dépit des deux emprunts obligataire lancés, elle reste encore incapable d'autofinancer son ambitieux programme d'investissements. A cette occasion, et en présence, notamment, du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, le PDG de ce groupe, Noureddine Bouterfa a rappelé devant l'assistance le long processus d'évolution du service public dans le domaine de l'électricité et du gaz depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. Assuré d'abord par l'ex-Electricité et Gaz d'Algérie (EGA), une entité créée par l'administration coloniale et dont le nombre d'abonnés algériens ne dépassait pas les 13% de ses clients, le défi du service public a été levé à partir du 28 juillet 1969 par la Sonelgaz. Ainsi, a-t-il poursuivi, la consommation moyenne d'électricité par foyer est passée de 643 KWH en 1969 à 2.611 KWH en 2008, alors que la puissance de la production installée est passée, durant la même période, de 626 MW à 8.981 MW. En même temps, les clients de basse tension sont passés de 665.000 il y a 40 ans à 6,23 millions en 2008, ceux de moyenne tension de 3.180 à 40.297, tandis que les clients de haute tension ont été de 8 en1969 avant d'atteindre 93 en 2008. Le taux national d'électrification est actuellement de 98% contre 40% en 1969. ******** Les avancées **** A propos du raccordement des ménages en gaz naturel, les efforts fournis par Sonelgaz ont permis à 2,6 millions de foyers d'accéder à ce confort, contre 168.032 en 1969, selon les chiffres avancés par M. Bouterfa. Ce dernier a, d'autre part, rappelé les investissements engagés par le groupe en vue de développer ses ressources humaines et créer «un savoir-faire local». Il a, à cet effet, cité les écoles de métiers, notamment l'école technique de Blida et celle de Ain M'lila qui constituent, selon lui, «un levier puissant pour faire face aux transformations des métiers, à la professionnalisation des nouvelles recrues ainsi qu'au perfectionnement et à la mise à niveau des agents dont les emplois ont été bouleversés par des évolutions technologiques majeures». Abordant le programme de développement des activités du groupe à court et moyens termes, M. Bouterfa a affirmé que plus de 600 projets sont actuellement en cours de réalisation et devraient, d'ici 2013 à 2015, permettre, entre autres, la mise en service de plus de 8.900 MW en moyens de production d'électricité et la réalisation des infrastructures de transport de gaz qui permettront d'atteindre un taux de pénétration en gaz naturel de plus de 50% en 2011. Pour sa part, le ministre de l'Energie a souligné le rôle de Sonelgaz comme étant «un porteur de mission d'intérêt général et d'accompagnement du développement économique et social du pays». Notons qu'à cette occasion, Algérie Poste a émis un timbre. Le groupe Sonelgaz, dont le processus de restructuration a été parachevé en janvier dernier compte désormais une trentaine de filiales et détient des participations plus ou moins importantes dans six (6) sociétés.