La concrétisation du plan d'urgence des 2.000 mégawatts produits par sept centrales électriques mises récemment en service à travers le territoire national met à l'aise pour, au moins, trois ans la Société Nationale de l'Electricité et du Gaz (Sonelgaz). Son Président-directeur général, Nourredine Bouterfa, a rassuré hier sur les ondes de la radio nationale que l'Algérie est désormais à l'abri des délestages jusqu'à 2012. «Le plan de réalisation de 2.000 mégawatts a été une réussite. Nous sommes entrés dans une phase de normalité en matière de satisfaction de la demande», se félicite le premier responsable de la Sonelgaz. Le plan 2.000 MW compte sept centrales électriques de type turbines à gaz pour un coût d'investissement de près de 2 milliards de dollars. Il s'agit des centrales de Batna, Relizane, Larbaâ, Alger-Port, Oran-Est, Annaba et M'sila. La centrale d'Oran-Est, d'une capacité de 80 MW a été mise en service en mars 2008, précise-t-on. Les centrales turbines à gaz du plan 2.000 MW, récemment mises en service et la méga-centrale de Hadjret Nouss (1.200 mW), ont permis de renforcer les capacités de production du pays de près de 2.726 MW. Ces capacités permettent déjà d'exporter 100 à 200 MW vers le Maroc. Pour les perspectives, le P DG de la Sonelgaz annonce un programme sur cinq années destiné à augmenter les capacités de production de l'énergie électrique. Le coût de ce projet est estimé à 3.000 milliards de dinars et dont près de la moitié, soit 1.200 milliards de dinars seront consommés d'ici 2015. Abordant le financement de ce programme ambitieux, le P DG de la Sonelgaz a avoué que la société nationale reste déficitaire. «Nous essayons de joindre les deux bouts en recourant à l'emprunt. Nous sommes en discussion avec le ministère des Finances pour bénéficier de prêts bancaires. Nous allons recourir à la garantie de l'Etat pour avoir ces crédits», affirme-t-il. A ce propos, il a précisé que les dettes de la société nationale sont supportables avec une maturité de 12 années. A cette occasion, il a préconisé une revalorisation des prix de l'énergie en Algérie. «On n'a toujours pas atteint un prix qui dissuade les consommateurs de gaspiller l'énergie électrique», lance-t-il. Questionné sur une possible révision à la hausse des prix de l'électricité, Nourreddine Bouterfa s'est esquivé en estimant qu'une telle décision relève des pouvoirs publics. La Sonelgaz n'exportera pas à moins de 8 dollars par (MBTU) Revenant sur les difficultés rencontrées par le Groupe pour exporter l'énergie électrique vers l'Europe, le P DG de la Sonelgaz reste confiant. Il s'attend à une réponse positive de la part des Espagnols pour l'exportation de quelques 400 mégawatts au courant de cette année via le Maroc. «Rien ne nous empêche aujourd'hui d'intégrer le marché européen. Nous avons une réserve de production qui peut être exportée. Notre objectif est d'exporter quelques 400 mégawatts en 2010», a-t-il déclaré, tout en reconnaissant les difficultés de s'installer en Espagne, en partenariat avec l'Office national de l'électricité du Maroc. Il a expliqué que la décision du gouvernement espagnol d'adopter une nouvelle mesure qui ne permet plus à un producteur d'électricité de commercialiser son énergie directement ne concerne pas la holding Sonelgaz. «Heureusement, nous avions déjà changé nos statuts. La holding Sonelgaz a gardé ses activités d'importation et de commercialisation», a-t-il souligné. L'exportation de cet excédent vers l'Europe pourra régler des problèmes techniques sur le réseau national et permettra d'améliorer la situation financière de l'entreprise. Cette opération n'aura aucune incidence sur la production ou la consommation interne. Sonelgaz produit plus de 7.300 mégawatts, avec l'entrée en production des centrales de Hadjert Ennos (Tipasa), de Relizane et de Larbâa. Le P DG de la Sonelgaz a toutefois signalé que sa société étudie actuellement l'évolution des prix sur le marché espagnol. «Nous allons exporter si ça nous apporte de l'argent. La Sonelgaz n'exportera pas à moins de 8 dollars par MBTU (million de British Thermal Units)», insiste-t-il. Les prix de gaz naturel ont en effet atteint leur niveau le plus bas en 7 ans en 2009. Aux USA, les prix ont baissé de moitié, à 3,096 dollars par million de British Thermal Units (MBTU) en raison de l'accroissement de l'offre. Une situation de surabondance s'annonce pour le marché mondial, selon les différentes prévisions. La baisse des prix du gaz naturel a eu lieu dans les marchés spot où se négocient des contrats à court terme, notamment aux USA où le MBTU a été cédé à 2,8 dollars fin 2009, alors qu'il avait atteint une moyenne de 14 dollars et des pics journaliers de 21 à 22 dollars/MBTU en 2006 sur les marchés spot et futurs aux USA.