Ceux qui s'attendaient à une séance de vote houleuse de la loi de finances complémentaire 2009 entre les députés partisans du tout libéral et les protectionnistes ont été carrément déçus ce jeudi. Les élus du peuple se sont alignés sur la position du gouvernement en accordant leur bénédiction à la nouvelle loi de finances complémentaire. Les députés, qui ont fait la sourde oreille aux revendications des patronats et des concessionnaires, ont préféré voter utile. L'adoption à l'unanimité jeudi de la loi de finances complémentaire 2009 n'était pas une surprise, de nombreux observateurs prévoyant un alignement des élus sur la position des pouvoirs publics. Les déclarations faites dès mercredi par Abdelkader Bensalah dans son discours d'ouverture de la session d'automne ont été un signe avant coureur. Le président du Conseil de la nation a fait l'éloge de la loi de finances complémentaire en affirmant que son contenu est de nature à soutenir et à protéger l'économie nationale. «Même si certains ont trouvé à redire, cette loi a le mérite de contenir des dispositions courageuses qui auront sans nul doute un impact positif sur de larges couches sociales», a-t-il précisé avant de dire son étonnement quant aux critiques qui ont suivi la publication de cette loi, mettant en doute la persistance de ses mesures. «Chacun a évidemment le droit d'exprimer son point de vue mais la vérité reste la vérité et la réalité reste la réalité… Ceux qui s'y sont opposés ont donné leur point de vue à travers les médias ou en saisissant les autorités compétentes. Le gouvernement a pour sa part expliqué les bienfaits et l'intérêt de ces dispositions et le dernier mot reviendra naturellement au peuple à travers le Parlement!», poursuivra-t-il. ******** Rien n'a changé ***** Les déclarations du Premier ministre qui avait rejeté toute remise en cause des dispositions de cette loi de finances complémentaire avaient également influencé le vote des élus. «Nous n'allons certainement pas faire marche arrière», a lancé mercredi Ahmed Ouyahia. Et d'ajouter: «les intérêts de l'Algérie n'ont pas changé entre juillet et septembre. Les intérêts de l'Algérie doivent être sauvegardés et nous allons agir dans ce cadre». Abdelaziz Ziari, président de l'Assemblée populaire nationale, a aussi déclaré de son coté que «cette loi vient avec une série de mesures d'encouragement pour la création d'emplois, la promotion de l'investissement dans les petites et moyennes entreprises, en général, et dans le secteur de l'agriculture, du tourisme, en particulier, ainsi que l'encouragement de l'investissement étranger ne nuisant pas aux intérêts du pays». Et de poursuivre: «Les pouvoirs publics ont pris en considération la situation financière du pays et la réalité de la crise financière internationale en prenant un certain nombre de mesures dans le cadre de la loi de finances complémentaire… Notre pays n'est pas à l'abri des conséquences de la crise financière mondiale».