L'Algérie a été de nouveau épinglée par le nouveau rapport Doing Business 2010 de la Banque mondiale en matière de climat des affaires. Le rapport publié hier par la Banque mondiale s'est penché sur les réformes menées en 2008/2009 par 131 économies du monde pour la facilitation des affaires. Le rapport a recensé 287 réformes entre juin 2008 et mai 2009 soit une progression de 20% par rapport à l'année précédente. Les réformes se sont concentrées sur les facilitations de création des entreprises, le renforcement des droits de propriété et l'amélioration de la résolution des différends commerciaux et procédures de faillite. «La qualité de la réglementation des affaires permet de déterminer combien il est facile de réorganiser les sociétés en difficulté pour les aider à survivre dans les moments difficiles, de reconstruire lors de la demande, et d'obtenir de nouvelles entreprises», commente Penelope Brook, Acting Vice President des affaires financières et développement du secteur privé pour le Monde de la Banque mondiale. Singapour, un réformateur cohérent, occupe le premier rang d'économie sur la facilité de faire des d'affaires pour la quatrième année consécutive, avec la Nouvelle-Zélande, «runner-up». Mais la plupart de l'action s'est produite dans les économies en développement. Les deux tiers des réformes consignés dans le rapport ont été faites par des économies à revenu faible ou intermédiaire. Pour la première fois un sous-saharienne, l'économie africaine, le Rwanda, est le premier réformateur mondial de Réglementation des entreprises, ce qui rend plus facile à démarrer des entreprises, la propriété, la protection des investisseurs, le commerce aux frontières et l'accès au crédit. Pour revenir au cas de l'Algérie, le rapport Doing Business 2010 estime que les réformes engagées par le gouvernement en matière de paiement des taxes et impôts complique le climat des affaires. Notre pays se trouve au bas du classement (136) derrière le Mozambique, Madagascar et la Tanzanie. ************** Détérioration ******** Le rapport regrette que l'Algérie qui avait entamé ces dernières années de bonnes réformes pour accorder des facilitations aux investisseurs a fait marche arrière en 2008/2009. La politique de protectionnisme menée par le gouvernement pour contenir l'explosion de la facture des importations algériennes en 2008 est, selon la Banque mondiale, un frein aux «bonnes» réformes. Pour l'institution internationale le verdict est sans appel: les nouvelles réformes ont sapé la confiance des investisseurs et constituent un obstacle pour les affaires. Le constat de la Banque mondiale intervient quelques semaines seulement après un autre rapport du Forum de Davos qui a placé l'Algérie au bas du classement dans le commerce extérieur. Dans le rapport du Forum économique mondial de Davos «the Global Enabling Trade report» sur le commerce extérieur en 2009, l'Algérie joue les derniers de la classe (112ème). Elle est suivie par cinq pays africains seulement: le Burundi, le Zimbabwe, le Nigeria, la Côte d'Ivoire et le Tchad. Comparativement à nos voisins: la Tunisie, 41ème, et le Maroc, 55ème du classement, le résultat de notre pays est piètre. En tête du classement arrive comme d'habitude Singapour suivie par Hong Kong. Elles sont suivies par la Suisse, le Danemark et la Suède. Le Canada, la Norvège, la Finlande, l'Autriche et les Pays-Bas complètent la liste des top-10.