Au moment où plusieurs pays de la zone Afrique du Nord-Moyen-Orient effectuent des réformes et enregistre des résultats performants, en pleine conjoncture de crise mondiale, l'Algérie recule en se trouvant à la 136e place sur un échantillon de 183 pays en matière de réformes et de facilitation des affaires. Selon le dernier rapport annuel 2010 sur les réglementations qui facilitent la pratique des affaires et des réformes, publié par le groupe Doing Business de la Banque mondiale, l'Algérie perd 2 places avec ce classement par rapport à l'année précédente soit en 2009, où elle occupait le 134 rang. L'Algérie est devancée donc par ses voisins maghrébins à savoir la Tunisie à la 69e position et le Maroc à la 128e place. L'Algérie vient aussi après l'Egypte, (106e position), la Jordanie (100e), l'Arabie Saoudite (13e) place, les Emirats arabes unis (33e) et le Koweït (61e). Selon le rapport de Doing Business, les réformes enregistrées entre 2008 et 2009 ont pris de l'ampleur dans le monde entier, avec au moins 60 % des pays effectuant des réformes dans chaque région. Dix-sept des 19 économies ont fait des réformes en 2008-2009. L'Egypte, la Jordanie, et les Emirats arabes unis font partie des réformateurs les plus actifs. Ces dernières années, les pays de la région se sont échangés les pratiques de réformes. Les réformes se sont également intensifiées sur les processus d'obtention des permis de construire, du commerce transfrontalier et de l'exécution des contrats par le biais des tribunaux. En ce qui concerne l'Algérie, en dépit de ce classement défavorable plus ou moins à la traîne comparativement aux autres pays de la région, elle a quand même effectué quelques réformes en matière de facilitation de la pratique des affaires, selon le rapport. L'Algérie a adopté des réglementations pour mieux gérer le processus d'octroi des permis de construire. Ainsi, des réformes en matière de transport, de propriété ont été constatés. Idem pour le paiement des textes et des réformes effectuées en exécution des contrats. La Banque mondiale a salué les résultats positifs des réformes engagées par l'Algérie pour l'amélioration du climat des affaires notamment en matière du système fiscal des entreprises, du fonctionnement du secteur de la justice ainsi que dans le procédures de transfert de propriété et de construction. En outre, la BM constate que l'Algérie ''a adopté des réglementations pour mieux gérer le processus d'octroi des permis de construire et assurer l'achèvement en toute sécurité et dans les délais des projets de construction. L'exécution des contrats a été améliorée par un nouveau code civil des procédures qui réduit les délais et élimine certaines démarches''. Pour ce qui concerne le secteur de la justice, l'institution financière internationale souligne qu'"un processus d'informatisation des tribunaux ainsi que de leur équipement, entre autres, d'un registre électronique des cas et d'un logiciel de gestion des cas, est également en cours". Par contre, l'Algérie affiche des retards dans le domaine de la création d'entreprises, or, aucune réforme n'a été constatée par ce rapport. Pis encore, l'Algérie n'enregistre aucun progrès notable dans le secteur de la protection des investissements, le commerce transfrontalier, pas de réforme non plus en matière de fermeture d'entreprises. Pour l'embauche des travailleurs l'Algérie n'enregistre aucune réforme aussi. Si l'on détaille le classement, l'Algérie occupe la 148e position pour la création d'entreprises, la 110e pour l'octroi de permis de construire, la 122e pour l'embauche des travailleurs, la 160e pour le transfert de propriété, la 235e pour l'obtention des prêts, la 73e pour la protection des investisseurs, la 168e pour le paiement des impôts, la 122e pour le commerce transfrontalier, la 123e pour l'exécution des contrats, et enfin la 51e position en ce qui concerne la fermeture d'entreprises. Selon le rapport Doing Business 2010, le nombre de réformes a atteint un niveau record cette année, quant à l'Algérie il est évident qu'elle face un peu plus de progrès en imposant des réglementations de réformes afin de faciliter son climat d'affaires d'une manière générale. Samira H.