Le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babes, se rend aujourd'hui, lundi, à Tindouf pour marquer le lancement effectif de la concertation nationale autour du développement local. Cette concertation, qui se fera de la base au sommet, devra aboutir avant la fin de l'année en cours, à des assises nationales qui, elles aussi, déboucheront sur des recommandations et des propositions susceptibles d'améliorer la gouvernance des collectivités locales. Les grandes lignes de la concertation visant à associer l'ensemble des acteurs clé du développement local, ont été définies fin mai dernier lors d'une réunion entre le président du CNES et le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, en application des instructions du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, quelques jours auparavant à l'occasion d'une réunion du Conseil des ministres. L'approche adoptée par l'institution consultative pour l'exécution de sa mission consiste, en effet, à l'organisation de rencontres ad hoc regroupant les divers groupes cibles identifiés aux plans local, régional et national, avec un débat au niveau de chaque wilaya. Ces rencontres seront suivies d'assises régionales, au nombre de six, qui regrouperont les délégués issus des wilayas concernées et devant aboutir à la tenue d'assises nationales réunissant les délégués mandatés par chaque assise régionale. Les assises nationales devraient, quant à elles, déboucher sur une synthèse globale consacrée à «la bonne gouvernance des collectivités locales» et dont l'essentiel des recommandations devra retenir l'attention du gouvernement qui prendra en charge leur mise en oeuvre effective sur le terrain. En optant pour cette démarche d'une telle envergure, l'Algérie adopte une nouvelle approche dans le traitement des grands mécanismes devant mener vers une économie en phase avec l'implication de tous les acteurs sociaux et partenaires économiques. Espace de communication «La concertation que le CNES va lancer sera un espace de communication et d'écoute et elle se fera de la base au sommet, selon l'approche voulue expressément par le président de la République». Cette concertation, qui sera entamée à partir des communes, consistera en une «auscultation» de la réalité socio-économique des régions visitées, affirmait, dans ce sens, M.Babes lors d'une conférence de presse tenue hier samedi à Alger. En outre, la jeunesse, qui constitue plus de deux tiers de la société algérienne, sera massivement associée à tous les échelons de la concertation dans le but de l'engager et la responsabiliser davantage dans la gestion des affaires locales et aussi celles de la Nation. L'association des jeunes à cette concertation permettra de «tirer profit de leur vision et de leur propositions novatrices», soulignait M. Babes à cet effet. Il a, d'autre part, rappelé les orientations du chef de l'Etat qui insistait sur le caractère de la concertation. Celle-ci «doit s'écarter des rencontres alibis, de la routine, de la vision bureaucratique, ainsi que de toute hégémonie des vues des pouvoirs publics», réitérait-il dans ce sens. Par ailleurs, une enquête «anonyme» sera menée par des «éclaireurs» opérant pour le compte du CNES afin de relever toutes les questions et préoccupations qui ne peuvent pas être décelées sur le terrain lors des concertations et observations. Cette enquête sera en mesure d'apporter des informations que les sorties sur terrain n'auront pas réussi à apporter, expliquait M. Babes, n'écartant pas l'hypothèse que certains des résultats de cette enquête seraient contradictoires avec ceux obtenus lors des sorties sur terrain.