Le secteur de la Pêche table sur une production de 42.000 tonnes de poissons d'élevage en vue de répondre à la demande croissante et pallier à la réduction de la ressource halieutique, a indiqué dimanche le ministre, Abdallah Khanafou. Un programme «ambitieux» arrêté par le secteur pour la période 2010-2014 prévoit de réaliser 158 projets d'aquaculture, qui permettront d'atteindre une production de 42.000 tonnes, a indiqué le ministre lors d'un point de presse à l'issue de la cérémonie de lancement d'une nouvelle campagne d'évaluation des ressources halieutiques. Parmi ces projets, prévus pour l'année prochaine, 60 seront réalisés dans des sites marins en cages flottantes et devront générer une production de 36.000 T par an en 2015, a-t-il ajouté. «Ce sont des prévisions des plus pessimistes car on peut aller au delà», a affirmé M. Khanafou estimant que l'aquaculture est la seule solution pour pallier au déficit en produits de mer et répondre à une demande de plus en plus forte. Le secteur a également identifié 450 sites au niveau national susceptibles d'abriter des projets d'aquaculture. Interrogé sur les unités de transformation qui font face à une forte concurrence, le ministre a révélé que son secteur allait aider ces usines à s'approvisionner en matières première à des prix compétitifs. «Nous avons essayé d'introduire dans la loi de Finances pour 2012 la suppression des droits de douanes et l'application d'un taux réduit de la TVA sur les produits importés destinés à la transformation. Malheureusement, cette tentative a échoué cette année. Mais nous allons y revenir prochainement», a-t-il indiqué. Il a estimé, dans ce contexte, que c'est en réduisant ces charges que les opérateurs puissent continuer à activer dans ce créneau. Evoquant la gestion des ports de pêche, actuellement sous tutelle du secteur des Transports, M. Khanafou a indiqué que le gouvernement était favorable pour le transfert de ces espaces portuaires au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. «Nous avons tout fait pour convaincre le gouvernement de transférer ces ports à notre ministère», a-t-il dit en indiquant que cette opération est en cours de concrétisation. Le ministre estime que c'est au secteur de la pêche que revient la gestion des ports de pêche car ‘'cela relève de la gestion de la production halieutique en amont et en aval'', a-t-il dit. Ces ports vont se doter également de halles à marrée, qui permettront notamment la traçabilité des produits de la pêche et de meilleures conditions sanitaires.