Le développement de l'aquaculture est un choix incontournable, a affirmé, dimanche à Ain Témouchent, le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Abdallah Khanafou. Il est vrai que le développement de l'aquaculture est considéré par les pouvoirs publics comme le seul moyen susceptible de contribuer à développer la production halieutique en vue de garantir une couverture des besoins nationaux en la matière à moyen et long termes, sachant que l'Algérie produit une moyenne de 220.000 tonnes de poisson/an. La stratégie nationale fixée pour l'aquaculture repose essentiellement sur l'extension et l'encouragement des opportunités d'investissement. Un choix qui a été réitéré par le ministre en charge du secteur qui a indiqué lors d'un point de presse tenu à la nouvelle ferme aquacole (Aqua Sole) que devant la rareté avérée de la ressource de pêche en milieu marin, il n'y avait d'autre choix que de développer cette voie pour approvisionner le marché en produits de mer. La wilaya de Ain Témouchent constitue, dans ce même cadre, "une wilaya pilote avec ces deux fermes aquacoles Aqua Sole et Aqua Tafna qui produiront au total 1.700 tonnes/an de poissons. D'où l'intérêt particulier accordé par le ministère à leur réussite et leur accompagnement", a noté le ministre. Le schéma directeur de développement des activités de pêche et d'aquaculture à l'horizon 2025, adopté par le gouvernement le 16 octobre 2007, vise à créer des unités de production sur 450 sites appropriés, correspondant à 5 pôles biogéographiques, en plus de la réalisation de centres de pêche continentale au niveau des différents plans d'eau. Rappelons que le Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture pour la période 2000-2025 vise à atteindre une production d'environ 221.000 tonnes pour la pêche maritime et 53.000 tonnes pour la pêche continentale à travers les différents projets d'aquaculture, rappelle-t-on. Notons enfin que selon le rapport Cyclope, l'aquaculture a dépassé la pêche sauvage comme ressource alimentaire pour l'homme. Selon le même rapport, le commerce des produits de la mer a dépassé les 100 milliards de dollars l'an dernier. Depuis vingt ans, les captures de poissons et crustacés restent stables, entre 85 et 90 millions de tonnes par an. 30% des prises étant destinées aux minoteries pour l'alimentation animale, il reste quelque 60 millions de tonnes de produits de la pêche pour l'alimentation humaine. S'agissant du quota de thon à pêcher octroyé à l'Algérie pour l'année 2011, M. Khanafou a signalé qu'un recours a été introduit auprès de l'ICCAT (Commission internationale de gestion des thonidés de l'Atlantique) pour sa révision à la hausse. Cette demande sera étudiée durant le mois de février, a-t-il ajouté, avant de s'interroger sur "les possibilités de la profession pour réaliser ce quota". En 2010, le quota accordé à l'Algérie n'avait pas été atteint. L'Etat, qui a subventionné des embarcations dans ce cadre pour leur mise à niveau, "est en droit de demander à ceux qui n'ont pas respecté le cahier de charges de rembourser ces mêmes subventions", a-t-il déclaré.