L'ONM (organisation nationale des Moudjahidine) a vivement dénoncé ce dimanche les mesures que la Présidence de Sarkozy s'apprête à prendre en faveur des harkis et ce, après l'annonce de la création en France d'une fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie. Par le biais de son secrétaire général Saïd Abadou, l'ONM a noté que «la glorification de la collaboration par nos ennemis d'hier constitue une attitude indécente qui inspire le rejet ». Saïd Abadou a estimé que «les Moudjahidine qui n'imaginaient pas que les français puissent cultiver à ce point le goût de la glorification de la collaboration, pendant la lutte armée, ne peuvent que ressentir du rejet devant une telle attitude». «Depuis quand la traîtrise et la collaboration constituent-t-elles une valeur pour le peuple algérien ou pour tout autre peuple?", s'est-il interrogé, rejetant « avec force toute entreprise de trahison, ou tout encouragement de la trahison». En outre, le secrétaire général de l'ONM a souligné que le colonialisme «ne cesse de s'auto glorifier en prétendant encore qu'il est une source de civilisation», rappelant que l'Algérie «a connu des campagnes similaires durant la lutte armée, mais qui ont été avortées». En fait, Saïd Abadou a fait référence aux déclarations du secrétaire d'Etat français à la Défense et aux Anciens combattants Hubert Falco qui a annoncé vendredi de « futures mesures en faveur des harkis (supplétifs algériens de l'armée française). Sur ce registre, le secrétaire d'Etat français avait souligné qu'au-delà de la reconnaissance «morale» de la Nation, celle-ci devait aux harkis une reconnaissance «concrète, c'est-à-dire sociale et économique». Il faut savoir que les harkis forment une communauté, descendants compris, de 400.000 personnes.