Fonds monétaire international (FMI) a salué, mardi à Alger, les performances macroéconomiques enregistrées par l'Algérie en 2011, tout en appelant les autorités du pays à mieux «rationaliser» les dépenses publiques, diversifier l'économie nationale et améliorer davantage le climat des affaires. «Les performances macroéconomiques (de l'Algérie) restent robustes en 2011", a conclu une mission du FMI, en visite depuis le 13 octobre à Alger dans le cadre des consultations annuelles du Fonds. La mission s'est également félicitée des «mesures prises par le Gouvernement dans le cadre de la tripartite de mai 2011» et qui dénotent d'une «réelle prise de conscience quant à la nécessité de laisser le champs aux entreprises pour jouer pleinement leur rôle économique», a indiqué son président M. Joël Toujas-Bernaté lors d'une conférence de presse organisée par la Banque d'Algérie. Le FMI a cependant appelé l'Algérie à adopter une «plus grande rationalisation des dépenses courantes» et à «poursuivre une mobilisation dynamique des recettes hors hydrocarbures». «Il sera important de poursuivre les efforts pour améliorer la maîtrise et le ciblage des dépenses y compris les salaires et les transferts sociaux de l'Etat», a recommandé un communiqué de presse de la mission qui doit présenter début 2012 son rapport annuel sur l'économie algérienne au Conseil d'administration du FMI. La mission n'a pas manqué de noter que la détérioration de l'environnement économique international pourrait entraîner une «baisse prolongée» du prix du pétrole qui affecterait «fortement les équilibres budgétaires du pays». Et c'est principalement pour cette raison que la délégation du FMI a mis l'accent sur «le relais que devra prendre le secteur privé comme moteur de la croissance hors hydrocarbures». Durant deux semaines, la mission du FMI, qui quittera Alger mercredi, s'est entretenue avec les ministres des Finances, du Travail, de l'Industrie, le Gouverneur de la Banque d'Algérie ainsi qu'avec des représentants des secteurs économiques et financiers et de la société civile. Selon le FMI, qui calcule la fiscalité pétrolière en se référant au prix du marché du baril du pétrole, qui dépasse 100 dollars cette année, le déficit budgétaire «se creusera en 2011 pour atteindre 5% du PIB contre un déficit de 2% du PIB en 2010». Le déficit budgétaire prévu par la loi de finances complémentaire pour 2011, basée sur un prix de référence du baril à 37 dollars, équivaut à 34% du PIB. «Les dépenses publiques totales seraient en hausse de 34% en 2011 alors que le taux de chômage resterait stable à 10% même s'il reste beaucoup plus élevé chez les jeunes, à 21%, et les femmes où il atteint 19%», note le document du FMI. «Nous avons constaté une augmentation très marquée des dépenses de fonctionnement en 2011, ce qui peut réduire, dans le futur, les marges de manœuvre et laisser moins de place aux dépenses d'investissement», a averti le président de la mission. Pour contenir les effets de cette hausse, le FMI préconise de continuer à orienter la politique monétaire en 2012 vers le contrôle de l'excès de liquidité et des pressions inflationnistes qui «risquent d'apparaître»après les hausses importantes des salaires ces dernières années, souligne la mission. Risque de surendettement des ménages Interrogé sur l'avis de l'institution de Bretton Woods quant à la suspension du crédit à la consommation depuis 2009 en Algérie, M. Toujas-Bernaté a reconnu que ce type de crédit exposait les ménages au risque de surendettement. Mais une fois la «Centrale des risques» de la Banque d'Algérie mise en place, en principe à la fin 2012, l'expert du FMI estime qu'»il n'y aura pas de raison de continuer à interdire le crédit à la consommation», du moment ou cette structure veillera, selon lui, à protéger la solvabilité des ménages. La mission n'a pas manqué, d'autre part, de noter qu'une détérioration de l'environnement économique international pourrait entraîner une «baisse prolongée» du prix du pétrole qui affecterait «fortement les équilibres budgétaires du pays». Et c'est principalement pour cette raison que la délégation du FMI a mis l'accent sur «le relais que devra prendre le secteur privé comme moteur de la croissance hors hydrocarbures». Le même accent à été mis sur la diversification de l'économie et sur l'amélioration du climat des affaires en Algérie notamment en matière de procédures administratives, de charges sociales, de foncier et d'emploi, selon le président de la délégation, qui plaide pour la poursuite de l'»ambitieux» programme de réformes structurelles afin de permettre l'amélioration du climat des affaires et de la compétitivité des entreprises. La mission a enfin réitéré le soutien du FMI aux «efforts visant le renforcement de la solidité et l'efficacité du secteur bancaire», et encouragé les autorités publiques à «poursuivre les efforts d'intégration de l'Algérie dans l'économie régionale et mondiale». Durant deux semaines, la mission du FMI, qui quittera Alger mercredi, s'est entretenue avec les ministres des Finances, du Travail, de l'Industrie, le gouverneur de la Banque d'Algérie ainsi qu'avec des représentants des secteurs économiques et financiers et de la Société civile.