Rapport n L'objectif principal budgétaire en 2010 devrait être de soutenir l'effort d'amélioration des infrastructures. Lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, Joël Toujas-Bernaté, chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI), est revenu sur les performances économiques «robustes» enregistrées cette année (2009) par l'Algérie tout en portant des observations du FMI sur ces indicateurs économiques. Ainsi, il a évoqué la croissance hors hydrocarbures qui devrait atteindre plus de 9%. Cependant, observe-t-il, la réduction sensible de la production des hydrocarbures «devrait réduire le taux de croissance du PIB global à environ 2%». La position extérieure reste confortable, néanmoins «le solde courant a fortement baissé en raison de la baisse des prix des hydrocarbures et d'importations élevées». L'inflation est en hausse (5,8%) en raison d'une forte augmentation des prix des aliments frais. Et enfin la position budgétaire a été fortement affectée par la chute des recettes des hydrocarbures tandis que le niveau des dépenses demeure élevé. En conséquence, l'Algérie enregistrera cette année son premier déficit budgétaire de la décennie, lequel pourrait atteindre 8,4% du PIB contre un surplus de 8,1% du PIB en 2008, remarque-t-il. A noter que ce rapport a été établi sur les données recueillies jusqu'à la fin du semestre (juin) de cette année. S'agissant des nouvelles mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, le conférencier s'est contenté de dire lors du débat qu'il est prématuré de juger leur impact. Le FMI, par la voix de son représentant, a, en outre, fait une projection sur 2010 et émis des propositions. Certes, les performances macroéconomiques restent «robustes» en 2009 grâce à des politiques financières prudentes et des réserves extérieures, mais «il serait indiqué d'affiner les règles gouvernant le financement des dépenses budgétaires, de rationaliser davantage les dépenses publiques et poursuivre la mobilisation des recettes hors hydrocarbures», a estimé Joël Toujas-Bernaté. Selon lui, l'orientation dominante de la politique monétaire en 2010 devrait être de contrôler l'excès de liquidité et les pressions inflationnistes tout en communiquant de manière plus large le but et les instruments de cette politique. «L'objectif principal budgétaire en 2010 devrait être de soutenir l'effort d'amélioration des infrastructures tout en continuant à améliorer la maîtrise et le ciblage des dépenses», recommande le chef de la mission du FMI qui a séjourné dans notre pays du 21 octobre 2009 jusqu'à hier 03 novembre. A noter que cette conférence de presse portait sur le rapport annuel que dresse le conseil d'administration du FMI avec les responsables politiques des pays du monde entier.