Une voiture « made in Al-geria » on en a toujours rêvé. Mais les plus optimistes des observateurs ne se fait pas d'illusion sur la création d'une industrie automobile en Algérie après l'épisode de Fatia, l'usine de Tiaret qui devait être réalisée dans la wilaya de Tiaret avant d'être définitivement abandonnée et l'infrastructure cédée à l'Armée populaire nationale. L'Algérie s'est donc contentée jusqu'à présent d'être le réceptacle des constructeurs automobiles qui y voyait un marché intéressant avec un parc qui frôle les 4 millions de véhicules. Les importations de ce secteur toutes marques confondus ont atteint les 3 milliards de dollars. Le gouvernement a décidé de dire stop à cet état de fait en resserrant l'étau sur les concessionnaires automobiles les enjoignant à changer leur stratégie pour un partenariat gagnant-gagnant. L'instauration d'une taxe sur les ventes de véhicules neufs, l'interdiction des crédits à la consommation ainsi que la décision de déparquer les car-carriers ailleurs qu'au Port d'Alger sont autant de garde-fous mis en place par les pouvoirs publics pour mettre fin à une mainmise total des concessionnaires sur le marché de l'automobile algérien qui brillait par son côté commercial mais restait terne sur le plan industriel. Pourtant, les opérateurs qui se sont installés en Algérie ont été chouchoutés au début. Pour de nombreux analystes, l'interdiction en 2005 de l'importation de véhicules de moins de trois ans était un cadeau sur plateau d'argent à ces entreprises mais l'Algérie s'attendait à un retour d'ascenseur de leur part qui devait se concrétiser par des investissements directs dans des unités de fabrication. Il n'en fut rien à la grande déception des autorités algériennes qui ont décidé de lettre le holà dans un marché qui devenait incontrôlable. Mais si les grandes marques n'ont pas souhaité investir se contentant d'améliorer leur réseau de distribution et le service après vente dans le meilleur des cas, il n'en est pas de même pour certains labels qui ont décidé de se lancer dans des projets en Algérie. Selon le réseau européen Anima sur les investissements en Méditerranée, une industrie automobile algérienne est en train de se dessiner et ses premiers contours prennent la forme de réseaux locaux de sous-traitance. Il s'agit là d'un premier pas pour « développer l'assemblage et pérenniser le marché », note l'étude d'Anima. Le gouvernement œuvre également à donner un nouveau souffle au fleuron de l'industrie mécanique algérienne, la Société nationale des véhicules industriels qui s'atèle actuellement à nouer des partenariats avec de grands constructeurs privé pour asseoir son activité d'assemblage, souligne encore la même source. Certains investisseurs sont allés plus loin. L'on assiste ainsi à l'implantation de groupes étrangers à l'image du chinois Zonda, le brésilien Rondon, le français BTK et last but not least l'iranien Khodro qui fabrique des véhicules avec une motorisation japonaise et dont on dit beaucoup de bien. Ces entreprises se sont associées à des privés algériens dont Cevital SNVI, Famoval et Fandi Motors. Le gouvernement a pour sa part décidé de consacrer une zone industrielle à cette activité à Constantine préfigurant le futur pôle de compétitivité pour la métallurgie mécanique à Constantine, Annaba et Skikda.