Les turbulences que traversent les relations algéro-françaises actuellement dont peuvent être victimes les entreprises Suez et la Marseillaise des eaux, semblent encourager les Coréens à se placer sur le marché algérien de la gestion de l'eau et de l'assainissement. Critiqués tant par le gouvernement que par la classe politique, les deux groupes français ne sont pas assurés de voir renouveler leurs contrats. Il est reproché à Suez, notamment, des carences en matière d'assainissement et de formation du personnel algérien. De plus, la déperdition des eaux demeure toujours importante à Alger, avec un taux de 26% pour l'année en cours. Sans compter les coupures qui affectent régulièrement certains quartiers de la capitale. Fortement intéressés par la gestion des ressources hydriques en Algérie, les Coréens déclarent l'être aussi pour la construction de barrages, malgré la récente sortie de Abdelmalek Sellal qui a déclaré, au début de cette semaine, sur les ondes de la radio chaîne III, que les projets de construction des gros ouvrages hydrauliques seraient confiées exclusivement aux entreprises algériennes. Le timing est, en tous cas, judicieusement choisi par les Coréens pour faire leur offre de services. Cette offre se fait à la veille d'une visite qu'effectue, aujourd'hui, Abdelmalek Sellal à Séoul pour un important accord de partenariat avec la Corée du Sud. Un accord qui portera justement sur des programmes de formation pour les cadres algériens et sur les projets d'infrastructures. Les Algériens comptent sur le savoir-faire technologique coréen pour mettre à niveau les entreprises nationales en vue de prendre en charge, dans les dix prochaines années, les grands projets hydrauliques. Tout laisse croire que les Coréens tentent de faire de la vente concomitante. Former les Algériens à gérer leurs ressources hydriques dans 10 ans mais en contrepartie arracher le maximum de parts de marché dans la réalisation et la gestion.