L'opulence financière de l'Algérie est terminée. Voilà venu le temps des vaches maigres. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait prévenu, il y a quelques mois, qu'en raison de l'impact de la crise financière internationale sur ses revenus, l'Algérie va devoir se serrer le ceinture et prioriser les projets et les investissements publics qui doivent être réalisés afin de réduire les dépenses de manières drastiques. Les recettes de l'Algérie qui dépendent entièrement des hydrocarbures, ne devraient pas dépasser, cette année, les 35 milliards de dollars contre 78 milliards de dollars en 2008. C'est à Istanbul où se tiennent les réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) que le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que le budget prévu dans la Loi de finances 2010 connaîtra un déséquilibre. Pour combler ce déficit, les pouvoirs publics prévoient de maintenir le prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars. Ils entendent également puiser du Fonds de régulation des recettes (FRR) pour financer le programme d'investissements publics qui est le moteur de la croissance économique de l'Algérie qui a été ébréchée par la baisse de la production de pétrole. M. Djoudi a indiqué à l'APS que ses services n'ont pas encore quantifié le montant du déficit budgétaire prévu pour 2010, signalant qu'un Conseil des ministres sera tenu pour se pencher sur cette question. M. Djoudi a, en outre, dévoilé les principaux axes de la Loi de finances qui visera essentiellement à poursuivre les efforts du gouvernement à réduire la pression fiscale et à soutenir les Petites et moyennes entreprises (PME) considérées désormais comme étant le fer de lance de l'économie nationale. Le premier argentier du pays a, ainsi, relevé que le projet de Loi qui sera présenté à l'assemblée populaire nationale lors de sa session d'automne «va fondamentalement conforter la démarche du gouvernement en matière de réduction de la pression fiscale et de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales». Il sera question aussi de «mesures au profit des Petites et moyennes entreprises (PME), entre autre, des mesures de réduction (de certains impôts) à des taux relativement bas en vue de l'élargissement de l'assiette fiscale», a ajouté M. Djoudi. Certaines sources affirment que la Loi de finances contiendra des dispositions qui iront plus loin en matière de restrictions dans le commerce extérieur et en matière d'investissements étrangers. Le gouvernement pourrait, selon les mêmes sources, consolider sa démarche qui vise à réduire les importations et à protéger la production nationale. La Loi de finances pour 2010 devrait aussi contenir des mesures pour faciliter l'accès au logement. Pour rappel, l'une des mesures phare de la Loi de finances complémentaire pour 2009 a consisté à interdire les crédits à la consommation pour orienter les banques à s'impliquer davantage dans le marché immobilier.