à l'image de toutes les entreprises publiques, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) devrait relever plusieurs défis dans les années à venir. Cette entreprise qui produit entre 3 000 et 5 000 véhicules par an est désormais considérée comme l'un des leviers pouvant donner un coup d'accélérateur au secteur de la construction automobile et satisfaire la demande nationale en véhicules industriels. A ce titre, les orientations du gouvernement sont claires. Bien qu'elle soit secouée ces derniers jours par un mouvement de grève dont les causes dépassent la direction de l'entreprise, l'objectif fixé par les pouvoirs publics est toujours de mise. Mettre à niveau les ressources humaines et les structures de l'entreprise et lui insuffler une bouffée d'oxygène à travers un soutien financier sont les actions retenues par le gouvernement. Il s'agit, en d'autres termes, d'un plan de charge qui nécessite un investissement global de 7,5 milliards de dinars, selon des estimations confirmées par des expertises qui évoquent par ailleurs un besoin immédiat de 3 milliards de dinars pour la mise à niveau sur les 3 ans à venir. Bien que, de l'avis même des responsables, la SNVI ne puisse satisfaire tous les besoins du marché local, estimés à 30 000 véhicules/an, les responsables de cette entité économique ne cachent guère qu'il était plus intéressant pour le pays de produire que d'importer, dans la mesure où la valeur ajoutée du produit local excède les 15%. Le premier responsable de cette entreprise, M. Chahboub, avait expliqué récemment que «la SNVI disposait de l'avantage d'une intégration à 40%, ce qui la met, une fois la mise à niveau opérée, dans une position concurrentielle par rapport au produit importé». Ainsi, les responsables sont optimistes puisque les pouvoirs publics avaient décidé d'un plan de charge très conséquent qui s'élève à 40 milliards de dinars. Ce qui équivaut à presque la totalité de la dette de la SNVI, soit 54 milliards de dinars, et a poussé le P-DG de l'entreprise à déclarer que «la SNVI, à partir de 2010, entrera dans une phase de développement et de redressement en tant qu'entreprise de première grandeur, car les pouvoirs publics ont décidé de l'incorporer parmi les fameux champions. Elle est capable de s'intégrer dans le marché mondial du véhicule industriel». Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu'après le revirement opéré dans les orientations économiques du pays la SNVI a bénéficié de plusieurs contrats qui vont assurément lui offrir une chance de récupérer ses parts de marché perdues il y a quelques années. Le ministère de l'Intérieur a passé il y a quelques mois une commande conséquente de 1 300 minibus (transport scolaire) et plus de 3 000 camions, tous types confondus, destinés aux collectivités locales. Autre commande importante, celle du ministère des Transports qui a consisté en un programme de 250 autobus (de type 100 V8 ou 100 L6) destinés à créer des sociétés de transport urbain dans diverses wilayas du pays. S. B.