Le carnet de commandes est bien garni : 1 300 minibus pour le transport scolaire, 3 067 véhicules pour les collectivités locales, soit au total un plan de charges de 40 milliards de dinars assuré par l'état. Le plan de charges de SNVI, très conséquent, s'élève à 40 milliards de dinars, tous produits confondus pour les deux prochains exercices. Ce qui équivaut à presque la totalité de la dette de SNVI, d'il y a 6 ans (54 md de dinars) ! Le portefeuille de commande, tout type de clientèle est de 4 000 véhicules (K66 et K120) pour le ministère de l'intérieur et des collectivités locales en diverses versions, bennes à ordures ménagères, bennes tasseuses, citernes… Depuis 2005, 3 000 camions et 1 300 minibus ont été réalisés dans des conditions normales de délais et de qualité. La SNVI a pu rénover, pour le compte du ministère de l'intérieur et des collectivités locales 1 300 minibus de transport scolaire et 3 067 véhicules. “Tous les contrats engagés avec le ministère de l'intérieur sont signés sur la base d'une avance de 50% à la commande (en conformité avec le code des marchés publics), le reste étant payé à la livraison”, selon le P-DG de SNVI. Ainsi, il s'avère que dans le portefeuille de commande, le ministère de l'intérieur demeure indétrônable, avec 1 300 minibus (transport scolaire) et plus de 3 000 camions tous types confondus, destinés aux collectivités locales. Autre programme important, celui du ministère des Transports qui “nous a confirmé un programme de 250 autobus destinés à créer des sociétés de transport urbain dans les différentes wilayas du pays. Ce sont des autobus de type 100 V8 ou 100L6”, affirme le P-DG de SNVI. Dès 2003, alors que SNVI avait participé efficacement à faire front aux séquelles du séisme, en se recyclant dans la fabrication de chalets en des délais record, le gouvernement avait décidé de geler le découvert bancaire de l'entreprise ainsi que ses agios. En 2009, le dossier SNVI a été pris en charge par les pouvoirs publics et le CPE a décidé d'une résolution portant assainissement financier de SNVI avec maintien de ses principales activités : fonderie, forge, montage camion et bus, etc. Mieux, SNVI bénéficiera d'un plan d'investissement avec mise à sa disposition de gros moyens par l'Etat. Ces moyens sont destinés à l'amélioration et à la modernisation de la SNVI qui devrait ainsi être reconfigurée en fonction des exigences du marché. Le ministère des finances a décidé de prendre en charge la question des droits de douane, jusqu'en 2009 injuste vis-à-vis des producteurs. Les producteurs, dont SNVI, payaient environ 15% de taxes douanières, alors que les importateurs de produits finis à revendre en l'état, n'en payaient que 5% ! Selon son P-DG, “SNVI, à partir de 2010, entrera dans une phase de développement et de redressement en tant qu'entreprise de première grandeur, car les pouvoirs publics ont décidé de l'incorporer parmi les fameux champions. L'entreprise est capable de s'intégrer dans le marché mondial du véhicule industriel”. Reste le problème de la sous-traitance qui fait qu'une industrie automobile soit viable ou non. Si, il y a 15 ans, à peine 20 sous-traitants existaient, la plupart appartenant au secteur public, on compte aujourd'hui plus de 200 sous-traitants locaux, de droit algérien, dans les deux secteurs public et privé confondus. Ainsi, selon M. Chahboub, la part d'inputs, entrant dans la fabrication d'un véhicule, et fabriqués localement, est passée de 20% à 50%, ce qui représente un progrès conséquent. Dans les faits, son P-DG admet que “la SNVI ne pourrait, à elle seule, représenter un marché viable et attractif pour les candidats à la sous-traitance. Il est, en effet, essentiel que se développent encore plus l'industrie mécanique en général et celle du véhicule industriel en particulier”. Equipementiers et sous-traitants, pour mémoire, sont organisés au sein d'une organisation appelée Upiam (Union des producteurs de l'industrie automobile et mécanique), dont le siège se trouve chez SNVI Rouiba. Ces équipementiers et sous-traitants se préparent à prendre en charge l'ensemble des besoins générés par la demande d'une industrie automobile en plein boom, car si les constructeurs commencent à songer à s'installer en Algérie, les concessionnaires (regroupés dans l'Ac2a) s'intéressent de plus en plus à l'assemblage sur place de véhicules. La SNVI est actuellement en négociations avancées en vue de décrocher des contrats d'exportations vers l'Afrique et les pays arabes qui pourraient absorber environ 10% de sa production en véhicules industriels et autres équipements d'accompagnement. Mais il reste encore des contraintes de financement à lever pour affronter la concurrence de constructeurs étrangers difficiles à déloger de leurs fiefs, et qui ne sont pas toujours regardant sur les moyens à mettre en branle pour sauvegarder leurs parts de marché, dans un environnement de crise. Des contraintes de financement de type bureaucratique qui empêchent l'essor d'une véritable politique du véhicule industriel. Par ailleurs, la SNVI n'a pas souhaité participer au 3e Salon du véhicule industriel, parce que l'entreprise doit participer à la foire de la production nationale, au courant de ce mois de décembre.