L'agence de presse Reuters a rapporté que Renault pourrait signer début mai un accord pour construire une usine en Algérie, un projet s'inscrivant dans le cadre de l'internationalisation de la présence industrielle et des ventes du groupe au losange. «En Algérie, la signature d'un accord pourrait intervenir début mai», a déclaré la source sous couvert d'anonymat en raison, a-t-elle ajouté, du caractère sensible des négociations avec Alger. Une porte-parole de Renault, qui tenait son assemblée générale annuelle, a refusé de faire un commentaire, indiquant simplement que les discussions sur ce projet étaient toujours en cours. Lors de l'inauguration de la nouvelle usine marocaine de Renault, le PDG du constructeur automobile Carlos Ghosn avait déclaré qu'il restait «extrêmement intéressé» par la construction d'une usine dans le pays voisin. «Renault est la première marque en Algérie, il n'est pas question de laisser qui que ce soit venir construire en Algérie une usine», avait-il dit. «Si le gouvernement algérien souhaite une usine en Algérie, nous préférons que ce soit une Renault.» Le site alimenterait d'abord le marché algérien, ce que ne peut pas faire le site de Tanger au Maroc en raison d'échanges commerciaux limités entre les deux pays. En janvier, le ministre algérien de l'Industrie avait déclaré avoir aussi des discussions avec Volkswagen en vue d'une implantation industrielle locale pour desservir l'Algérie et d'autres pays africains. Les négociations trainent à cause du site de Jijel Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'Investissement, Mohamed Benmeradi a indiqué mercredi passé à Alger que le constructeur français d'automobiles, Renault, a refusé d'implanter son usine à Bellara (Jijel) ce qui a fait traîner les négociations sur ce projet. «Les discussions ont pris plus de temps que prévu. Le partenaire étranger a considéré que le lieu proposé pour l'implantation de l'usine est loin du bassin de l'emploi et qu'il n'offrait pas les opportunités nécessaires», a déclaré M. Benmeradi à la presse en marge de la réunion de la commission mixte algéro-allemande. M. Benmeradi a expliqué que la décision du gouvernement algérien d'implanter cette usine dans la wilaya de Jijel a été dictée par le besoin de créer un équilibre entre les régions en matière d'investissement. Par ailleurs, Carlos Ghosn a confirmé au cours de l'assemblée générale la signature d'un accord avec le chinois Dongfeng pour créer un projet industriel qui sera soumis cette année aux autorités chinoises. La semaine dernière, des sources proches du dossier avaient fait état de la signature en mars d'un protocole d'accord en vue de fabriquer des Renault sur le sol chinois. «Nous sommes donc en ligne pour pouvoir produire en Chine dès la fin de l'année 2015 et partir à la conquête du marché chinois», a-t-il déclaré, précisant un calendrier qui allait jusqu'ici de 2014 à 2016. Comme tous les constructeurs automobiles, Renault compte sur l'international pour compenser la baisse actuelle du marché européen. Au premier trimestre, ses ventes ont baissé de 7,9% à 638.498 unités dans le monde, mais augmenté de 12,3% hors d'Europe.