Le premier secrétaire du Front des forces socialistes a appelé, avant-hier à partir d'Oum El-Bouaghi, au changement démocratique pacifique dans le pays par la participation au vote. “Nous avons libéré le pays, mais nous n'avons pas libéré l'homme, nous n'avons pas d'Etat de droit”, devait-il dire. Rappelant la primauté du politique sur le militaire, une revendication, a-t-il rappelé, du mouvement national. Ali Laskri réitérera la nécessité d'une Constituante souveraine par la mobilisation des Algériens pour un programme algérien, démocratique, pacifique et non violent. S'adressant aux parlementaires, il leur lancera : “Vous avez détruit le pays avec les lois que vous avez sorties pour des intérêts personnels.” Les choses, poursuivra-t-il, ont changé dans le pays. “Nous demandons depuis 20 ans que cesse la violence, la voie de la violence a échoué et n'apporte pas de renouveau”, dira-t-il. Il expliquera aussi que la construction d'un Etat développé exige la bonne gouvernance, l'éducation, la civilité et le civisme. Le premier secrétaire du FFS appellera à mettre du mouvement dans le statu quo, à briser le mur de la peur. Ali Laskri plaidera également en faveur de la baisse du salaire du député, lequel a fait que tout le monde veut devenir parlementaire. Pour lui, la jeunesse, surtout universitaire, doit investir et pratiquer la politique ; autrement, elle fera le jeu du pouvoir en se retirant du domaine. Par ailleurs, Ali Laskri ne manquera pas d'évoquer les législatives de 1991, où le FFS était second, et l'arrêt du processus électoral, avant de brosser un tableau noir de la situation du pays et, particulièrement, les jeunes. Il dira que la décision de prendre part aux législatives était concertée avec la base du parti en plus des changements intervenus en Afrique du Nord. Il soulignera que beaucoup de partis participent juste pour participer, alors que la situation dans laquelle se trouve le pays nécessite des programmes pour solutionner le social, le politique, le culturel, l'historique… et surtout la lutte pour les libertés et les droits de l'Homme en Algérie. Le secrétaire national du FFS notera que le choix des candidats répond à la gravité de la situation qui recommande des hommes d'expérience, comme les syndicalistes, les défenseurs des droits de l'Homme et les universitaires. “La prochaine Assemblée aura la lourde tâche de réviser la Constitution, écrire une Constitution en conformité avec la déclaration du 1er Novembre 1954 et la plateforme de la Soummam. Le moment est venu de construire une Algérie moderne, une seconde république démocratique où la sécurité du citoyen, son bien-être et ses droits seront garantis par des lois que nul ne pourra enfreindre”, conclut-il. NACER B./M. HOUADEF