Le dossier de la mise en vigueur du permis de conduire à point est désormais entre les mains du gouvernement. Une série de réunions interministérielles a été entamée, hier, au secrétariat général du gouvernement (SGG) pour justement débattre des dispositions nécessaires pour l'application de cette mesure phare du nouveau code de la route. L'annonce a été faite hier matin par le sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, Tahar Messaoud Nasser, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III. «Notre souhait est d'aller rapidement sur ce dossier. Le permis à point sera prochainement mis en œuvre et nous allons travailler dans une première étape avec les moyens du bord», affirme le même responsable. L'instauration du permis à point nécessite, en effet, la mise en place d'un fichier national des infractions pour sévir contre les récidivistes. En attendant ce fichier national, Tahar Messaoud Nasser parle du lancement, dans une première phase, d'un travail de coordination entre les services concernés de toutes les wilayas du pays pour détecter les chauffards. Il ajoute que les nouvelles dispositions introduites par le nouveau code pour contenir la recrudescence des hécatombes sur nos routes reposent sur un «dispositif cumulatif». En termes plus simples, les chauffards risquent non seulement de perdre leurs points mais ils seront passibles d'une suspension définitive ou provisoire du permis de conduire conjuguée à une amende forfaitaire. Le permis à points existe dans plusieurs pays européens, à chaque infraction le conducteur perd des points d'un capital fixé à l'avance, et quand ces 12 points sont dilapidés, son permis lui est retiré, signale-t-on. Autre mesure annoncée par le sous-directeur de la circulation routière est l'introduction bientôt d'une nouvelle réglementation en matière de temps de conduite pour les chauffeurs professionnels. «La nouvelle réglementation sera appliquée dès le début de 2010. Nous avons constaté que de nombreux accidents étaient liés à la fatigue. «Nous allons imposer prochainement des chromatographes appelés communément mouchards pour contrôler le respect du temps de conduite par les chauffeurs professionnels», précise-t-il. Les chauffeurs de bus ou de camions ne devront pas conduire désormais plus de 9 heures par jour. Autre annonce faite par ce même responsable est le retrait progressif et définitif des véhicules vétustes de plus de trente ans. «Nous allons retirer les épaves qui circulent sur nos routes. Nous allons commencer, dans un premier temps, par les véhicules de transport et les taxis avant de généraliser cette mesure sur l'ensemble du parc roulant», dévoile le sous-directeur de la circulation routière. Il ajoute que toutes ces mesures restrictives visent à baisser le nombre des victimes sur nos routes qui ne cesse de s'alourdir d'une année sur l'autre. «Nous sommes à un bilan inacceptable. Nous avons dépassé les 4.000 morts gratuitement par an sur nos routes. Les accidents deviennent de plus en plus meurtriers et il faut agir sur les comportements des usagers de la route», conclut-t-il. Rien que pour cette semaine, la protection civile a enregistré 47 morts et 54 blessés sur les routes. Le massacre se poursuit.