Des dizaines d'habitants de l'ex-résidence universitaire CUMO, fermée depuis fin 2004, ont bloqué, durant la soirée de jeudi, la route reliant Es Senia, dans la banlieue sud d'Oran, à l'université, pour protester contre la coupure de l'énergie électrique survenue le même jour et ce, depuis 10 heures du matin. L'action de protestation qui a duré de 20 heures jusqu'à 23 heures, a contraint les autorités locales et le chef de la sûreté urbaine d'Es Senia à se rendre immédiatement sur place pour convaincre les contestataires à se retirer et ouvrir la route à la circulation. Selon un membre du comité de cité, l'alimentation électrique a été rétablie suite à l'intervention du président de l'APC d'Es Senia auprès des services de la Sonelgaz pour régler le problème. Les protestataires sont restés sur les lieux sans recourir à aucune violence jusqu'au moment où le courant a été rétabli. Selon notre source, ces coupures récurrentes et durables plongent le site qui abrite près de 300 familles, dont seules 260 sont recensées officiellement, dans un noir total. Comme solution durable, le maire d'Es Senia s'est engagé avec le comité de cité à faire des démarches auprès de la Sonelgaz pour installer des compteurs individuels. Rappelons que le site est alimenté à partir de l'université étant donné qu'officiellement il lui appartient toujours en dépit du fait que l'ensemble des chalets devait être démantelé en raison de la présence d'amiante. Or, ce projet aurait été compromis avec l'affectation des chalets au personnel de l'université à titre temporaire étant donné que les conditions de vie sont quasi absentes. Cette situation a engendré l'apparition de plusieurs baraques de fortune érigées illicitement entre les chalets et il a fallu une intervention énergique des forces de sécurité pour déloger des dizaines de familles en situation irrégulière. Deux après, c'est pratiquement le retour à la case départ avec l'arrivée de plusieurs familles qui se sont greffées au site dans l'éventuelle attente de l'attribution de logements sociaux. Le représentant de la population locale rappelle que si le problème d'eau potable a été résolu, soit par le recours aux citernes où le fonçage de puits d'autant qu'il suffit de creuser 3 mètres pour que l'eau coule à flots, il n'en est pas de même pour l'énergie électrique. Rappelons que l'alimentation du site en eau potable a été suspendue en 2004. L'action de cette population, qui crie son désarroi, est la seconde du genre organisée aux portes d'Oran en l'espace de 3 jours après les émeutes survenues à El Ançor dont la population, lasse d'attendre, est sortie dans la rue pour exiger la fermeture des différentes carrières ceinturant la localité et causant d'innombrables problèmes de pollution.