Des centaines d'étudiants ont investi, hier, le siège de l'Académie universitaire à Es-Senia pour protester contre le refus de l'administration des œuvres universitaires d'accéder à la régularisation définitive du transport estudiantin. Dès 8h, les étudiants ont littéralement pris d'assaut la principale porte d'entrée de l'Académie qu'ils ont bloquée pendant toute la matinée. Déjà en proie à une vive effervescence après le décès accidentel de l'étudiant Abdelaziz Ghanem, survenu il y a deux semaines, les étudiants ont visiblement pris les devants pour exiger des responsables la disponibilité gratuite du transport. “C'est un droit élémentaire et pourtant, nous sommes quotidiennement confrontés au transport dont pâtissent les étudiants externes qui résident dans l'agglomération d'Oran”, affirme un responsable du mouvement de protestation. Selon les représentants des étudiants contestataires, la direction de l'Académie universitaire se refuse à tout dialogue au sujet du transport qui demeure entièrement posé. “Nous avons essuyé un refus brutal de la part de la direction de l'Académie universitaire. Celle-ci nous a renvoyés vers la Direction des transports qui nous a indiqué que notre problème est strictement sociopédagogique et relève exclusivement de l'université”. Une délégation d'étudiants a été reçue par le directeur des transports qui aurait proposé l'extension des lignes U et B mais qui a cependant écarté la gratuité du transport. Les étudiants externes, demeurant dans les bourgades de Chetaïbo, Aïn El-Beïda, Mers El-Kebir et Haï Louz, sont particulièrement touchés par le problème du transport. Par ailleurs, et dans une déclaration faite devant le siège de l'Académie universitaire, les étudiants ont soulevé les conditions de délivrance des billets d'avion au profit des étudiants originaires des wilayas du Sud. “Nous ne sommes pas contre la gratuité du transport aérien mais nous exigeons des éclaircissements concernant le mode de délivrance des billets d'avion”, ont affirmé des étudiants excédés. Selon eux, le billet d'avion est entièrement pris en charge par l'Etat dont 50% du montant est soutenu par le ministère de la Solidarité nationale, 25% par Air Algérie et 25% par l'université. “Exception faite pour les étudiants originaires du Sud qui poursuivent leurs études aux universités de l'USTO et d'Es-Senia et qui doivent débourser 25% du prix d'avion, soit 1 500 DA”, s'interrogent des étudiants protestataires. Pour étayer leur argumentaire, les représentants des étudiants ont mis en évidence les carences dans l'attribution du billet d'avion à Oran alors qu'il est gratuitement délivré aux étudiants du Sud qui fréquentent les universités de Tlemcen, de Saïda et Mascara. B. Ghrissi