L'annonce, avant-hier, de la création d'un centre national d'échanges des données Internet en a fait réagir plus d'un. En effet, prochainement un centre national par lequel transiteront tous les contenus internet, permettra de filtrer les contenus indésirables et empêcher leur diffusion. D'où la crainte des internautes de se voir censurés certains sites auxquels ils se sont habitués. Un petit tour sur la toile nous a permis de jauger la portée de cette information dévoilée lundi dernier par un responsable d'Algérie Telecom lors d'une rencontre avec les journalistes. Facebook, le réseau social à la mode, est naturellement le premier support à s'en emparer. La «Mecque de la liberté d'expression» sur Internet est depuis hier le terrain sur lequel se sont levés les défenseurs d'un Internet libre et sans filtrage. Des groupes se sont créés pour l'occasion et des solutions sont d'hors et déjà examinées pour contrer un éventuel barrage numérique. Les bloggeurs eux aussi ont pris part à ce bouclier. Généralement plus calés que le grand public en matière de TIC, ils tentent d'attirer l'attention du plus grand nombre quant aux désagréments techniques que pourraient causer ledit centre de tri. «Si l'entrée des contenus internet est filtrée, leur affichage prendra plus de temps» argumentent-ils. Autrement dit, la qualité en pâtira. De plus, des sites non subversifs pourraient payer le prix d'un filtrage maladroit car, dans ce cas, un filtrage parfait est impossible, tandis que les fenêtres intempestives pourraient elles, au contraire, y échapper. Comment fonctionne le filtrage de sites internet Pour Lebied Khaled, ingénieur et expert en TIC, il n'y pas plus simple que le filtrage des sites internet. Selon lui, «cela peut se faire même a partir de chez soi». D'après lui, il y a plusieurs manières de bloquer des contenus internet. Le premier étant le blocage de son adresse. «Les contenus arrivent par milliers et sont dispatchés à l'aide d'appareils appelés routeurs. Dès que l'adresse indésirable est détectée, celle-ci n'est pas redistribuée, et n'arrivera donc jamais a destination» explique-t-il. Même chose avec les adresses IP, ces numéros d'identifications que possède chaque site internet. La procédure est la même que les adresses normales, sauf que se sont des numéros qui sont détectés puis bloqués. Et enfin dernière méthode en vigueur, le filtrage par mot clé qui peut se faire au niveau des PC individuel. «De la même manière que Google identifie des sites à l'aide de certains mots clefs, des termes généralement affichés sur les contenus subversif sont identifiés au préalable. Dès que ces termes sont détectés, le tour est joué et leurs contenants (les sites internet) s'en retrouvent bloqués». Par contre, ce dernier système n'est pas très fiable car «il est comparable à une passoire», a-t-il insisté. Certains contenus indésirables peuvent l'outrepasser, tandis que d'autres contenus tout à fait conventionnels sont stoppés. Du côté d'Algérie Telecom, on se veut rassurant. Pour Abdelhakim Meziani, il n'y a pas lieu de s'alarmer, «ce portail permettra de filtrer les contenus subversifs, plus particulièrement pornographiques afin de protéger nos enfants». La cybercriminalité et elle aussi dans le collimateur des responsables d'AT qui comptent mettre les moyens pour les débusquer. Quant aux craintes de censures, elles sont balayées d'un tour de main par les responsables d'AT. «Tous les fournisseurs à Internet passent par la plateforme d'AT et depuis tout temps, pourtant il n'a jamais été question de cela. Il n'y a aucune raison de penser ça maintenant», a renchéri un responsable technique de l'opérateur historique.